Le projet, porté par l’Université Catholique de Lille, a été présenté lors d’une réunion d’information le 4 septembre
Si tout se passe comme prévu, à la rentrée 2027, une résidence locative devrait accueillir 116 étudiants de l’Université Catholique de Lille, en lieu et place du garage Renault, à côté de l’institution Sainte-Odile, avenue de Dunkerque.
Le détail du projet et sa raison d’être ont été présentés mercredi 4 septembre, au centre Jules-Maillot, à une assistance essentiellement constituée de riverains. Chargés d’animer la réunion, les représentants du cabinet Explicités, spécialisé dans l’accompagnement des projets d’urbanisme et d’immobilier, et du collectif 15 Alors, ont rappelé les parties prenantes de ce projet : Quartus, un promoteur lillois, le bailleur social CDC Habitat et l’Université Catholique de Lille, qui porte le projet et gérera la résidence à long terme. Ils ont ensuite présenté le cadre du projet, qui entre dans une « nécessaire diversification de l’habitat à Lambersart ».
Il a été rappelé le besoin de construction de logements à Lambersart en raison de la baisse démographique, et notamment le besoin en logements plus petits face à la domination des grandes typologies et des maisons, et en logements conventionnés, étant donné le non-respect de la loi SRU actuellement. « Cette opération y participe ».
Des besoins en logements étudiants
Pourquoi une résidence étudiante, cependant ? Comme l’a expliqué Jérôme Crunelle, de l’Université Catholique de Lille, la métropole lilloise est très attractive et très étudiante (plus de 125 000 étudiants), et ces étudiants ont de grosses difficultés à se loger correctement. « La Catho », qui accueille 40 000 étudiants dans ses 22 universités et écoles supérieures, dont 75 % n’habitent pas chez leurs parents, propose actuellement 2000 chambres sur Lille. « C’est un service apprécié notamment par les étudiants qui viennent de loin. » La MEL, dans son Plan Local pour l’Habitat, prévoit la construction de 250 à 300 logements étudiants chaque année. « Nous souhaitons contribuer à cet effort ». Le projet est réalisé avec un bailleur social, « car il y a un enjeu fort sur le prix des loyers et la préservation du portefeuille des étudiants ».
Si La Catho a ciblé ce site, c’est parce qu’il est « très bien situé », près du campus Vauban, proche de nombreux commerces, services, très bien desservi par les transports en commun, et bien sûr qu’il « répond aux politiques de territoire et aux besoins locaux ».
Jérôme Crunelle a aussi insisté sur l’aide apportée aux étudiants par la Catho dans la réussite de leurs études et a passé la parole à Cyril Hénon, qui a présenté le dispositif All, qui accompagne les étudiants de la Catho à travers 5 pôles dédiés : le projet de vie, la santé, l’alimentation, le sport, et le logement. « Nous disposons notamment d’une équipe d’accompagnement à la vie en résidence », a-t-il souligné.
Une résidence qualitative
Puis l’architecte, Thomas Loiez, a présenté la résidence en elle-même. Située sur un terrain de 1290 m², en lieu et place du garage Renault toujours en activité, elle va permettre de reconstituer le front bâti en entrée de ville. La résidence sera donc construite en limite de trottoir, sur toute la largeur de la parcelle. Elle offrira 116 chambres sur une hauteur de rez-de-chaussée plus 5 étages, avec quelques parties en R+4 et R+3 sur l’arrière. En plus du front-à-rue bâti, une aile sera construite en profondeur sur le terrain. Les matériaux utilisés seront la brique, la tuile, et du béton lasuré clair. Le pignon, côté résidence du Clos Sainte-Odile, pourrait être décoré par une fresque avec l’accord de l’Architecte des Bâtiments de France. Si le site ne présente aucun espace vert actuellement, le projet prévoit, lui, 35 % d’espace vert de pleine terre et même atteindra 60 % de biotope en surface grâce à des toitures toutes végétalisées. La résidence, qui aura des performances énergétiques importantes, offrira un parking vélo de 115 m². Au programme aussi, des surfaces commerciales au rez-de-chaussée et 200 m² de parties communes, dont des pièces de vie. Le calendrier a enfin été précisé par la directrice opérationnelle de Quartus, Agathe Hennion Crocel : le démarrage des travaux est prévu à l’été 2025.
Des réponses aux questions
Dans un climat très constructif, les personnes présentes ont ensuite posé quelques questions. Certains se sont interrogés sur l’absence de parking voitures mais ont été rassurés par le fait que l’enquête réalisée par la Catho auprès des étudiants concernés (17-20 ans) démontre qu’ils se déplacent à pied, à vélo et en transport en commun quasi exclusivement. En réponse à une question sur l’ensoleillement des résidences mitoyennes existantes, il a été proposé de faire une étude sur les ombres portées. Les intervenants ont aussi rassuré les riverains sur la tranquillité de la résidence, avec un règlement intérieur à respecter et une astreinte d’un personnel 24h/24. Sur la pollution possible de ce site qui a été une station service, il a été répondu que la dépollution sera effectuée au moment des travaux.
Au niveau des élus, Bertin Lembrez, conseiller délégué au logement, s’est réjoui de cet apport de logements conventionnés à Lambersart. Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative, a souhaité que les étudiants puissent s’investir dans la dynamique de la ville, notamment au niveau associatif et de la participation citoyenne. Des demandes qui vont dans le sens de ce qui est prôné par la Catho, a assuré M. Hénon. Enfin, Nicolas Burlion, conseiller délégué à l’urbanisme, a précisé que l’« on reviendra vers vous avant le démarrage des travaux pour une information plus détaillée. Des cafés-chantiers seront aussi organisés pendant les travaux sur le terrain, pour être à votre écoute ».
Le calendrier
Fin 2024 : dépôt du permis de construire
Eté 2025 : début des travaux
Eté 2027 : livraison de la résidence