On en parle depuis plus de dix ans et pourtant, ce n’est ni simple de se faire prescrire du sport, ni simple de trouver une association labellisée. À Lambersart, l’Iris Tennis Club fait figure de pionnier
La loi de modernisation de notre système de santé (2016) donne la possibilité aux médecins de prescrire, par ordonnance, une activité sportive à certains patients. Cette mesure vise à améliorer leur état de santé ou à limiter son aggravation, mais aussi à réduire les risques de récidive pour les personnes souffrant
de certaines maladies comme le cancer, le diabète, la sclérose en plaques, Parkinson ou qui ont subi un AVC. Simple sur le papier, la mesure est plus complexe à mettre en oeuvre.
« D’un côté, il faut des médecins qui prescrivent et, de l’autre, des patients qui sachent dans quelle association se rendre », indique Patrick Lagorsse, président de l’Iris Tennis Club. L’association résidente
du complexe sportif Georges-Delfosse est l’une des premières à mettre en oeuvre la mesure à Lambersart.
Depuis septembre, elle propose un créneau le vendredi en fin de matinée, motivée par la réussite du club de Ronchin notamment, et incitée par la Fédération Française de Tennis. Médecin de métier, Patrick Lagorsse était forcément convaincu des vertus du sport sur la santé : « Une étude danoise a démontré que la pratique du tennis permettait de gagner 9,7 ans de longévité. » Pour s’assurer de la réussite de cette nouvelle action, il a réuni une vingtaine de médecins du secteur, a créé un formulaire prérempli de prescription médicale et a contacté les cliniques de rééducation pour inciter des patients à se lancer.
Ainsi, certains médecins deviennent prescripteurs et des patients savent maintenant où ils pourront pratiquer du sport sur ordonnance. Pas besoin d’avoir joué au tennis Aymeric Boone, moniteur de tennis à l’Iris, a suivi la formation pour animer le cours, qui est toujours précédé et suivi d’un moment convivial. L’heure de sport santé est adaptée à la maladie, aux capacités physiques et au risque médical du patient. L’objectif est de développer une thérapeutique non médicamenteuse en complément des traitements traditionnels.
La prescription comprend la nature de l’activité, l’intensité de la séance, la durée, la fréquence et le contexte. Patrick Lagorsse précise : « Cette heure de sport se fait avec du matériel adapté et il ne faut pas avoir joué au tennis ou être doué dans ce sport pour s’inscrire. » Vous travaillez notamment la motricité à votre rythme, sans pression. Le club, labellisé, espère se développer davantage et, pourquoi pas, créer des groupes en fonction des maladies.
Si vous êtes intéressés, la séance est à 5 € (possibilité de faire une séance d’essai au même tarif), soit 50 € les dix séances. Vous devrez aussi, pour des questions d’assurance, prendre la licence annuelle à 33 €. La mutuelle peut prendre en charge ces frais.
Du sport adapté avec la Maison Sport Santé
Le comité départemental EPGV Nord propose chaque lundi matin un cours d’activité sportive adaptée, animé par Margot Cornil, au centre Eugène-Duthoit. « Il s’agit d’accompagner les personnes à la reprise de l’activité physique après un problème de santé ».
Avant de pouvoir profiter du cours, « il faut prendre rendez-vous pour un bilan physique, ensuite on crée un programme ». Les personnes peuvent suivre ces cours pendant 3 mois, éventuellement 6 mois, l’objectif étant qu’ensuite, elles rejoignent une association ou pratiquent une activité qui convienne à leur maladie.
Ces séances sont financées par la Ville et l’Agence Régionale de Santé.
Renseignements : Maison Sport Santé 03 20 13 04 31.