En 2019, l’éclairage public représentait 25 % des consommations d’électricité de la Ville de Lambersart. Agir sur celui-ci est un moyen important pour les villes de réduire leur consommation d’énergie, mais pas seulement : cela permet également de limiter les nuisances lumineuses qui impactent fortement la biodiversité.
Vers une optimisation du réseau d’éclairage public
La ville de Lambersart a choisi d’agir en 2 directions pour réduire sa consommation d’électricité relative à l’éclairage public. Tout d’abord, depuis 2017, la Ville s’est engagée dans un vaste chantier de remplacement des candélabres pour passer à des lanternes à Led beaucoup moins énergivores. Aujourd’hui environ les 2/3 des 2400 candélabres de Lambersart ont été remplacés par les équipes municipales. Autant dire que ce chantier va encore se poursuivre pendant un moment !
Ensuite, pour des raisons écologiques, la Ville a fait le choix de couper l’éclairage de nuit de 1h à 5h du matin, passant de 4 298 heures d’allumage à 2 838 heures avec la coupure, ce qui représente en moyenne depuis 2021 une économie de 125 000 € par an. Et elle expérimente actuellement un système de capteurs de luminosité reliés aux horloges astronomiques permettant de déclencher ou de stopper automatiquement l’éclairage en fonction de la luminosité réelle, et non plus seulement en fonction de l’heure théorique du lever et du coucher du soleil.
Ces capteurs sont répartis par groupes et sont réglés selon que la zone est dite “couverte” (boisée donc plus sombre) ou « ouverte ». On estime que l’économie générée à terme par l’ensemble de ces améliorations sera de l’ordre de 180 000 € par an en comptant également la coupure de nuit.
Favoriser le retour des animaux nocturnes
La pollution lumineuse altère l’environnement nocturne et bouleverse les écosystèmes. Yohan Tison, écologue et habitant de Lambersart, a pu observer grâce à la coupure de nuit que certaines espèces réapparaissaient la nuit à Lambersart, telles que la fouine, qui est un prédateur spécifique des rats, ou la chouette hulotte qui peut chasser en pleine rue, notamment les rats d’égouts. Les chauve-souris se déplacent également plus facilement et chassent les moustiques. Une seule peut d’ailleurs en manger 1 500 à 2 000 par nuit !
L’extinction nocturne favorise également les animaux diurnes. Pour exemple, les mésanges charbonnières alimentent plus facilement leurs oisillons grâce à une meilleure reproduction des papillons de nuit car ils se nourrissent de leurs chenilles.
Un éclairage plus sobre est donc un facteur important pour la protection de la biodiversité tout en étant gagnant sur le plan économique et énergétique !
En bref
- 2400
candélabres
- 1h > 5h
coupure de nuit
- 125 000€/an
d’économies