Le Conseil municipal s’est réuni le 24 mars à l’hôtel de ville. Parmi les sujets les plus importants, l’Ukraine, les projets immobiliers, le vote du compte administratif 2021 et le schéma des transports en commun.
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Compte-rendu
Nicolas Bouche a ouvert la séance de conseil municipal en souhaitant la bienvenue à Julien Boisse, nouveau conseiller municipal du groupe Lambersart sociale, écologique et solidaire, en remplacement de Catherine Gilleron, avant d’aborder diverses communications.
La situation en Ukraine était évidemment en tête de ces communications. Nicolas Bouche a lu la charte d’amitié et de solidarité renouvelée entre Lambersart et Kaniv en novembre 2018, 20 ans après la première charte, avant de commenter : « Ce sont des mots. Aujourd’hui hélas nous avons l’occasion de passer à l’acte, donc nous passons à l’acte. » Il a remercié l’association Lambersart Kaniv Ukraine et son président Pierre Dumoulin, les scouts et tous les Lambersartois qui ont donné de l’argent, des dons ou de leur temps. Et de rappeler : « La Ville accompagne cette solidarité à travers son CCAS et la mise à disposition de la maison rue du 8-Mai-1945 et j’ai eu un entretien avec les maires de Kaniv et de Viersen, avec le consul d’Ukraine ». Il a aussi signalé que l’humoriste Gérémy Crédeville a accepté de produire un spectacle le 2 avril dont les recettes seront reversées à l’association LKU. Le maire a enfin fait respecter une minute de silence « pour toutes les victimes civiles et militaires de cette guerre, en excluant les « chiens de guerre » des milices ». Il a associé à cette minute de silence Régis Kesteloot, conseiller municipal de 1983 à 1989, décédé récemment.
Un court débat a aussi eu lieu sur l’extension de l’aéroport de Lesquin. « Comme nous n’avons pas délibéré sur ce projet car n’ayant pas tenu de conseil municipal dans les délais demandés, nous sommes officiellement d’accord, mais je propose que nous en parlions », a expliqué Nicolas Bouche, qui a alors dit son accord « pour les travaux de sécurité et d’aménagement du terminal », mais son opposition à l’extension de l’aéroport. Pierre-Yves Pira, du groupe Lambersart sociale, écologique et solidaire, qui avait sollicité ce débat, a dit également l’opposition de son groupe à ce projet d’extension et au doublement des vols « pour des raisons sociales et écologiques » qu’il a détaillées. Christophe Caudron, du groupe Lambersart avec vous, a donné un avis différent.« Mon groupe à la MEL soutient le projet de l’aéroport et des engagements ont été pris pour la limitation des nuisances sonores, de l’augmentation des vols et de l’artificialisation des sols », a-t-il notamment expliqué, ajoutant : « Cela fait fonctionner l’économie locale ».
Nicolas Bouche a abordé ensuite le sujet de l’immobilier à Lambersart, car il y a « beaucoup de choses écrites sur les réseaux ». Et d’expliquer : « Si c’est un terrain municipal, on peut avoir des exigences, mais il n’y en a pas actuellement en vente. Il y a un terrain de la MEL, le site Bonte, sur lequel il y a eu une concertation importante. On essaie d’aboutir à la création d’un office foncier solidaire et éviter la spéculation immobilière ». Il a rappelé : « Avec notre équipe, il n’y aura pas de terrain communal en vente ». L’autre cas, celui des terrains privés. « Quand un privé vend, il vend au plus offrant », notait le maire. « Actuellement, ça n’arrête pas : la Quintinie, ferme Mascchelein, Briqueteries du Nord, Sion-TDF, 117 rue du Bourg… » Il a rappelé que le maire a la possibilité de refuser un permis de construire, mais que le promoteur peut contester au tribunal administratif « et souvent le juge donne raison au promoteur ». L’idée de la municipalité : « Plutôt que de subir, on essaie d’orienter et on suggère au promoteur une concertation ». Deux sont en cours, celle du site Masschelein est terminée, et avec le recul, il estime que c’est du « gagnant-gagnant », avec un projet beaucoup plus abouti. « Nous sommes convaincus que c’est la bonne façon de faire sur des terrains privés ».
Enfin, Nicolas Bouche a fait part de l’acquisition par l’association d’entraide du Pacot-Vandracq d’une maison rue Molière pour y installer un lieu de culte musulman. Une réunion publique sur ce sujet aura lieu le 30 mars à 18h au castel Saint-Gérard. « Cette association a toujours été claire sur ses intentions. La position des pouvoirs publics est qu’il n’y a pas d’aide ni d’opposition à l’installation d’un lieu de culte. Mais la mairie sera vigilante au respect des règles de sécurité et à la tranquillité sur la voie publique », a souligné l’élu.
Pierre Bertin, adjoint à l’action sociale, a présenté les premiers résultats de l’analyse des besoins sociaux, réalisée en interne (à lire par ailleurs sur ce site et dans Lambersart Info), insistant sur la fracture numérique, l’isolement ressenti et les difficultés d’accès aux droits. Il a souligné aussi que le nombre de personnes accompagnées par le CCAS en 2021, 609, était en hausse, et que les chèques d’accompagnement personnalisé, remis en majorité à des personnes isolées et des familles monoparentales, sont désormais élargis à l’énergie. Il a conclu par un « double appel à responsabilité ». En effet, s’il ne faut « pas hésiter à signaler en direct toute situation de détresse aux services sociaux », il a rappelé que «l’usage des réseaux sociaux sur ces sujets doit être fait avec respect, respect de la personne en difficulté qui n’a pas forcément souhaité de publicité, respect des services sociaux qui font un travail d’accompagnement en fonction de chaque cas particulier ».
L’examen de l’ordre du jour a commencé par le vote de quelques délibérations pour nommer Julien Boisse au sein de diverses instances. Puis Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative, a abordé la modification du règlement intérieur du conseil municipal, avec un changement de l’organisation des commissions, pour être davantage en lien avec les axes de la politique municipale et pour favoriser le travail d’équipe. Le conseil municipal a également voté la création du comité social territorial.
Kacem Lemtiri, adjoint aux finances, a pris la parole sur plusieurs questions, la plus importante étant le vote du compte administratif 2021. Il s’est réjoui des bons résultats de clôture et du désendettement « mais il faut rester vigilant car il s’agir d’entrées financières exceptionnelles ». Pour Christophe Caudron, « un compte administratif est un compte-rendu d’exécution du budget, donc nous le votons ». Il a signalé que les charges de fonctionnement étaient très serrées et estimé que l’investissement était bien réalisé dans un contexte de crise, mais a souhaite « un coup d’accélérateur sur l’investissement » dans l’avenir. Pierre-Yves Pira, quant à lui, a demandé : « Que prévoyez-vous de faire de l’excédent ? »
Kacem Lemtiri a rappelé que la municipalité a prévu plus de 3,5 millions d’investissement sur cette année. Nicolas Bouche a concédé qu’il aurait préféré davantage de réalisations sur les investissements prévus. « Mais il faut toujours un peu de temps pour mettre en place de nouveaux projets. En 2022, nous passerons à la vitesse supérieure ». Le maire a aussi fait part d’inquiétudes pour le budget municipal : incertitude de la Dotation de Solidarité Urbaine, hausse prévue du point d’indice des fonctionnaires, renchérissement de tous les prix en 2022… Il a remercié les conseillers municipaux du vote à l’unanimité.
Des subventions exceptionnelles ont été votées ensuite à destination de plusieurs associations, notamment 10 000 € de soutien pour « Les Toiles du Nord » qui gère l’activité de Ciné Lambersart salle André-Malraux, et 2 400 € pour l’association Lambersart Kaniv Ukraine, pour l’acheminement des dons vers les réfugiés et l’Ukraine et accueil d’Ukrainiens à Lambersart. Nicolas Bouche a assuré : « Si l’association a besoin de davantage de moyens financiers, nous abonderons ».
Pierre Bertin a porté l’adhésion de Lambersart à l’Anvita (Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants), créée en 2018, qui porte des valeurs de solidarité et d’inclusion. Lambersart est la première commune adhérente du Nord. Pierre-Yves Pira s’est félicité de cette adhésion. Nicolas Bouche a conclu : « La reconquête de la solidarité et de la fraternité est un combat quotidien ».
Après le vote du budget supplémentaire 2022, le conseil a voté des demandes de subventions pour des travaux de mise en accessibilité salle Malraux et au Colysée, la construction d’un garage à vélos salle Malraux et la réalisation des abords, le déploiement de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments communaux, le remplacement de menuiseries de l’hôtel de ville, de l’école de musique, de la salle Malraux, des écoles Samain et Watteau. A cette occasion, une question a été posée concernant l’ascenseur salle Malraux : il n’est pas mis en service à cause d’un retard de livraison d’une pièce, mais le délai n’est pas disponible.
D’autres délibérations ayant trait aux finances ont été passées en revue plus rapidement. Pascale Lucot. adjointe à la vie associative, a annoncé le renouvellement en 2022 de l’appel à projets sur le thème « Vers une mobilité durable ». Fouad Laoutid, adjoint aux travaux, a fait voter le renouvellement de l’adhésion de la commune au dispositif métropolitain de valorisation des certificats d’économie d’énergie. Un apport financier non négligeable pour la commune. La convention de la Ville avec le GRAAL, pour le soutien aux habitants en matière de logement et d’habitat, a également été renouvelée. On a voté la participation de la commune au fonctionnement des écoles privées avant plusieurs délibérations en matière de petite enfance, en lien avec la nouvelle convention signée avec la CAF.
Le conseil municipal devait ensuite donner son avis dans le cadre de la concertation sur les nouvelles lignes de tramway et de lignes de bus à haut niveau de service prévues par le schéma directeur des infrastructures de transports de la MEL adopté en 2019. Un sujet majeur défendu par Gilles Dumez, adjoint aux déplacements, alors que Lambersart n’est pas directement concernée par les projets. La Ville souhaite ainsi le rapprochement d’une ou deux stations de tramway au niveau du Pont Royal, les stations prévues actuellement étant trop éloignées sur Saint-André. Pour le bus à haut niveau de service, la municipalité demande un passage et des arrêts des lignes sur Lambersart ou au plus près de Lambersart. Gilles Dumez a enfin regretté « le faible niveau d’interconnexion avec les gares TER SNCF ». Christophe Caudron s’est réjoui que le projet métropolitain soit « enfin sur les rails » et des échanges avec la majorité sur le sujet. Il a regretté que certains quartiers lambersartois soient très mal desservis par les transports en commun. C’était ensuite l’épreuve du feu pour le nouvel élu Julien Boisse qui a pris la parole pour son groupe d’opposition. Selon lui, Lambersart est « ignorée par les itinéraires proposés par le SDIT » alors que la commune est un lieu de passage pour aller vers Lille et que de nouveaux projets immobiliers vont voir le jour sur la commune. « Il faut faire part de notre mécontentement ». Pour Nicolas Bouche, « en effet, Lambersart a été oubliée lors de l’adoption de ce SDIT en 2019, c’est incompréhensible ». Il s’est engagé notamment à « tout faire pour que le tram bénéficie du réaménagement prévu de « l’escargot » à l’entrée de Lambersart ». De plus, « tout le monde est d’accord sur l’intérêt de rouvrir la gare de Lomme aux voyageurs ». Tous les groupes se sont mis d’accord pour se mobiliser sur ces sujets.
Bertin Lembrez, conseiller délégué à la politique de la ville et au logement, a ensuite abordé le sujet de la maison à l’abandon 30, rue des Martyrs de la résistance, rachetée par la Ville. Celle-ci a choisi de vendre à un acquéreur privé en conditionnant la vente à une convention avec l’ANAH d’une durée de 9 ans, permettant de financer une partie des travaux en échange d’un loyer plafonné pour un foyer à revenus modestes. Un terrain à l’arrière de la salle Malraux, destiné à du parking, est aussi transféré du domaine communal au domaine métropolitain.
Enfin, Lambersart lance un inventaire participatif des arbres remarquables situés sur les terrains privés. Quentin Vasseur, conseiller municipal délégué au développement durable, a souligné que l’objectif est de « mieux connaître pour mieux protéger et mieux promouvoir le patrimoine arboré privé ». Le formulaire sera mis à disposition des habitants sur le site internet de la Ville.
On a terminé la séance sur une question de Pierre-Yves Pira. suite à l’enquête de satisfaction auprès des enfants sur la restauration scolaire : « Que comptez vous faire pour améliorer l’existant d’ici la fin de la délégation de service public en 2025 et où en êtes vous de la réflexion après 2025 ? » Maha Kalach, conseillère déléguée à la restauration scolaire, a expliqué qu’« en effet, 59 % des enfants laissent de la nourriture dans l’assiette car ils n’aiment pas ce qui est proposé ». La Ville a demandé à Dupont restauration « un réajustement des menus et une amélioration de la présentation ». A présent, une évaluation est en cours par les équipes du temps du midi, et une enquête auprès des enfants est prévue fin avril. « Trois scénarios examinés pour 2025, à l’issue de la délégation de service public », a encore précisé l’élue : « Rester avec Dupont Restauration, envisager une cuisine centrale, envisager une cantine intercommunale ».
Le prochain conseil municipal se tiendra le jeudi 12 mai.