Au programme de cette assemblée du jeudi 2 mars : un état des lieux du logement et des projets dans le quartier, mais aussi les finances municipales, les travaux et les centres de loisirs.
Au menu de l’assemblée de quartier de Canteleu qui s’est tenue au centre Jules-Maillot le jeudi 2 mars, il a surtout été question de logement insalubre. Après que Thomas Hubert, adjoint de quartier, a introduit la soirée et précisé la feuille de route, c’est Bertin Lembrez, l’élu en charge, qui a détaillé logement par logement l’état des projets, après que Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative, a rappelé que ce sujet avait été central lors de la précédente assemblée de quartier. Bertin Lembrez est parti de l’identité du quartier : « Canteleu, c’est 5593 habitants soit 20,4 % de la population de Lambersart pour 1515 ménages ».
L’élu a ensuite détaillé la répartition des logements : « 1417 maisons contre 1584 appartements et 43 % des ménages vivant seuls ». En revanche, quand l’élu a annoncé la part de logements sociaux, de 14,3 %, très loin des 25 % demandés par la loi, certains Lambersartois se sont interrogés sur la pertinence de ce chiffre. « Les préjugés ont la vie dure, ce n’est pas parce que c’est petit, moche et mal entretenu que c’est un logement social, bien au contraire, c’est du logement privé », a souligné l’élu, ajoutant : « Canteleu est le seul quartier de Lambersart où les propriétaires doivent faire une demande de mise en location, afin d’éviter justement l’installation de marchands de sommeil ».
A ce sujet, Bertin Lembrez a pointé 34 logements indécents suivis par la Ville. Souvent Lambersart fait pression sur les propriétaires, c’est le cas du 15 rue Ampère racheté par Vilogia, du 19 rue des Martyrs de la Résistance pour lequel une procédure d’expropriation a été lancée par la MEL et qui pourrait voir à terme se réaliser une résidence pour autistes Asperger.
C’est le cas aussi au 24 rue Abbé-Desplanques, « où des travaux ont enfin commencé pour louer une cellule commerciale au rez-de-chaussée ». Parfois c’est plus compliqué de faire pression comme au 30 rue des Martyrs de la Résistance, « où le dernier propriétaire connu est décédé en 1941 ! » ; mais pas d’inquiétude, le logement a été vendu.
Un habitant a demandé ce qu’il en était du rachat du site Carrefour City, avenue de Dunkerque. Bertin Lembrez a indiqué que l’affaire avait capoté. « Et quoi qu’il en soit, le linéaire de l’avenue de Dunkerque restera commercial » a pour sa part indiqué Nicolas Burlion, élu à l’aménagement.
Canteleu étant un quartier minéral, quid des puits de chaleur a demandé un participant. Antoine Pierrot, adjoint à la transition écologique, a pris la parole : « Nous identifions actuellement les îlots de fraîcheur où il y a déjà des arbres. L’idée c’est de les entretenir en les alimentant en eau pour augmenter la capacité rafraîchissante des arbres et mettre ces îlots à la disposition des Lambersartois en cas de forte chaleur ».
Budget, travaux et centre de loisirs
A l’image de l’assemblée de quartier Cessoie/Conquerants, il a ensuite été question du budget de la ville. Kacem Lemtiri, adjoint aux finances, a démontré pourquoi Lambersart était une ville pauvre : « La DGF (Dotation globale de fonctionnement) qui était de 6 millions d’euros ne fait que baisser depuis 2015 alors qu’elle est notre plus grosse recette ». Et d’ajouter : « Cela représente 198 € par habitant contre 274 € par habitant de ville de la même strate ». Quand on s’occupe des finances de la ville, un seul mantra possible pour l’élu : « Vivre selon ses moyens, ne pas augmenter les impôts, ne pas aggraver la dette, ne pas vendre notre patrimoine et faire face à l’augmentation des dépenses. »
En fin de réunion, après le jeu d’atelier de concertation « visant à échanger et à se confronter aux choix qui s’imposent à une équipe municipale », le reste du temps fut consacré à un temps d’échange entre les élus et la salle. Ainsi, Fouad Laoutid, adjoint aux travaux, est intervenu pour détailler les travaux dans les écoles, comme « la restauration de la façade de l’école Maintenon cet été avec changement des menuiseries. En revanche, avec l’augmentation du coût des matières premières, nous reportons la réalisation du restaurant scolaire à l’étage de l’école pour nous concentrer sur celui de l’école Samain ». Emmanuelle Pichonat, adjointe aux écoles et à l’enfance, est quant à elle intervenue sur l’organisation des centres de loisirs qui sont passés de cinq à trois pour des raisons budgétaires. « Il n’y en a plus à Jules-Maillot, c’est pourquoi nous sommes à l’écoute des familles ayant des soucis de transport puisque le centre le plus près est désormais à Eugène-Duthoit ».
Il a pour finir été question du jardin partagé qui va enfin renaître de ses cendres, de l’espace Debuire-du-Buc mais aussi d’enfouissement de réseaux - « 700 000€ les 800 mètres linéaires » a informé Nicolas Burlion - ou encore de la possibilité de passer à vélo à travers le stade Guy-Lefort pour désenclaver un quartier coupé en deux, sans avoir à passer par l’avenue de l’Hippodrome d’un côté ou l’avenue de Dunkerque de l’autre.
Circulation à Canteleu : des changements en vue
Le 2e temps de l’assemblée de quartier de Canteleu, samedi 4 mars, centre Jules-Maillot, a été essentiellement consacré à la mobilité en général et aux sens de circulation en particulier.
Après avoir été accueillis par Thomas Hubert, adjoint de quartier, Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative, a dans un premier temps rappelé les grandes étapes de la concertation sur la mobilité dans le quartier, sur les deux secteurs concernés : rue Ampère et Abbé-Desplanques d’un côté et avenue de l’Hippodrome et les cinq voies adjacentes de l’autre. Ainsi pour « discuter des problèmes de mobilité, de continuité cyclable ou encore des difficultés pour les bus pour se croiser », a énuméré l’élue, les riverains se sont rencontrés à quatre reprise depuis décembre 2021 jusqu’au 17 janvier dernier, mobilisant 210 participants.
Les objectifs
Pour les rues Ampère et Abbé-Desplanques, l’élue a résumé : « Les objectifs sont de donner une meilleure place aux mobilités actives, végétaliser le quartier et ne pas permettre le report de trafic de l’avenue de Dunkerque dans le quartier. Pour l’avenue de l’Hippodrome, il s’agit de favoriser les mobilités douces dans le quartier, créer une continuité cyclable aux carrefours de l’avenue, limiter le trafic dans Canteleu et rationaliser le trafic aux intersections de l’avenue. »
Les changements testés
L’élue a continué : « Pour favoriser une continuité cyclable, il faut passer la rue de l’Abbé-Desplanques en sens unique, sauf autour de la place du nouveau Canteleu, vers la rue Flament-Reboux. Par conséquent inverser le sens de circulation rue des Martyrs de la Résistance pour permettre une boucle. Nous proposons également une piétonisation partielle de la rue Champêtre qui sécurise l’accès aux écoles » et favorise les modes de déplacement doux. L’élue a aussi listé les hypothèses non retenues : « Mise en place d’un double sens-cyclable rue Bouveur, de la rue Champêtre qui nous aurait obligé la suppression de 6 places de stationnement supplémentaires aux 8 de la rue Champêtre supprimées pour la piétonisation. Nous n’avons pas non plus opté pour la suppression du stop à l’intersection de la rue des Blanchisseurs et Sainte Cécile, trop dangereux. »
Au sujet de l’avenue de l’Hippodrome, au programme, « c’est une mise en place d’un sens unique avenue Sainte-Cécile continuant sur l’avenue Gruson vers Hippodrome et un sens-unique avenues Pouiller et Groulois vers Debuire-du-Buc, également en sens unique ». Ces modifications doivent permettre la réalisation d’un parvis devant l’entrée du stade Guy-Lefort, d’une chicane avec végétalisation avenue Sainte-Cécile et d’un accès piéton vers le stade.
Les dates
La phase de test débutera au troisième trimestre, sans précision sur la date de fin : « Nous n’avons pas de boule de cristal, si les résultats sont mauvais, nous arrêterons rapidement et reviendrons au schéma actuel » a insisté Gilles Dumez, adjoint à la mobilité.
Des questions, des réponses
Pour Hippodrome, Gilles Dumez a fait réaliser des comptages de voitures dans toutes les rues concernées aux heures de pointe du matin et du soir sur les sens actuels. Au sujet des « projections » et des futurs usages lors du test de changement de sens de circulation, les élus ont chacun dit à tour de rôle : « Nous mettons tout en oeuvre pour que, parmi ceux qui le peuvent, davantage de gens se déplacent en mode doux, et que par exemple, les parents se rendant au stade, y aillent à pieds ou à vélo, ou même laissent leurs enfants y aller de manière autonome ». Mais le premier des objectifs, dixit Gilles Dumez, « c’est de limiter le trafic de transit et que les voitures circulant avenue de Dunkerque et Hippodrome y restent ! ».
Le mot du maire
A chaque fin de concertation sur un projet, Nicolas Bouche prend la parole. Le maire a interrogé la salle : « Pourquoi dépense-t-on autant d’énergie à changer ? Parce que nous sommes des politiques et nous défendons des convictions. Les nôtres ? Nous pensons que Lambersart n’est pas prête pour répondre aux défis sociétaux et climatiques de demain. Il faut s’y préparer en mettant en œuvre des îlots de fraîcheur, préserver et récupérer l’énergie ou faciliter les mobilités de demain. »
Sur la méthode de concertation, le maire a fait montre de pédagogie : « Il y a peu de villes en 2023 qui provoquent cinq ou six réunions pour écouter et bâtir avec les riverains, mais au final, nous équipe municipale, assumerons nos décisions avec l’objectif qu’elles soient le plus possible positives. Nous ne sommes pas des devins, c’est pourquoi nous écoutons, nous corrigeons en vue d’améliorer, sans jamais perdre de vue de préparer Lambersart à faire face au futur. »