La première réunion de concertation concernant l’aménagement des sites TDF et Sion a permis d’expliquer le cadre des projets et d’aborder les attentes et les craintes des parties prenantes.
Deux projets immobiliers concernant le quartier du Canon d’Or, l’un localisé rue de Lille (transformation du terrain de l’ancienne scierie Sion bois) et l’autre avenue Sakharov (site anciennement propriété de la société TDF), sont en cours de réflexion et une concertation avec les citoyens lambersartois est organisée afin de les enrichir. Elle se déroule en plusieurs étapes ; la première a eu lieu mercredi 8 juin, avec une réunion consacrée à la présentation du cadre des projets et à des échanges autour des attentes et des craintes des participants.
Environ 70 personnes ont participé à cette réunion au castel Saint-Gérard. Dans un premier temps, comme à chaque rendez-vous de concertation, Nicolas Burlion, conseiller délégué à l’urbanisme, a rappelé la volonté de transparence des élus. Concernant les deux projets voisins, il a souligné que « les propriétaires ne partent pas d’une copie blanche » : « Nous mobilisons l’intelligence collective pour faire grandir le projet au profit de l’intérêt général ». La volonté est de « viser le bien-vivre ensemble en milieu urbain ». Il a présenté l’environnement des parcelles concernées, et rappelé qu’il s’agissait d’opérations de privé à privé, avec des règles d’urbanisme à respecter, mais il a aussi souligné la volonté de la municipalité, dès son arrivée à l'été 2020, de transformer le projet sur le site TDF d’une opération proposant à la base des bureaux et une résidence seniors en un projet intégrant également des logements, dont 40 % de logements conventionnés. Bertin Lembrez, conseiller délégué au logement, a d’ailleurs rappelé à cette occasion le besoin en logements de la ville pour faire face à la démographie en baisse, y compris dans le quartier, le besoin en mixité d’habitat pour offrir un parcours résidentiel complet sur la commune pour tous les publics. Cela vis-à-vis d'une population qui vieillit et une spécialisation qui s'accentue vers des catégories socio-professionnelles plus aisées et afin de réduire l’impact financier (amende liée à la loi SRU et risque de perdre une importante dotation de l’État, la Dotation de Solidarité Urbaine, par manque de mixité sociale sur la commune).
Nicolas Burlion a aussi souligné la situation des sites en entrée de ville, en milieu urbain, et les exigences de sécurité, de mixité des usages, de performance énergétique et environnementale envers les projets.
Bureaux, résidence seniors et logements
Les propriétaires des sites sont ensuite intervenus pour expliquer le cadre de leur projet et le stade d’avancée. Le site TDF a été partiellement racheté par un groupement composé de Loger Habitat et de Nacarat. Le permis d’aménager visant à sa transformation est composé de 4 lots. Le responsable de Nacarat a expliqué que les permis de construire pour 3 lots sont déjà attribués : il y aura une résidence service seniors de 120 logements (T1 au T3), donnant sur la rue Gambetta, et une extension de la zone d’activités du Pont-Royal, sous forme de bureaux et d’un restaurant inter-entreprises, qui sera desservie par une voirie débouchant sur l’entrée du parc existant, avenue du Bois. La création de ces bureaux, en R+4, représente une extension d’environ 50 % de la zone d’activités existante. S’agissant de ce site TDF, la concertation concerne uniquement un lot, destiné à de l’habitat. Accessible via l’avenue Sakharov, face au lycée Jean-Perrin, cet espace a une capacité maximale possible selon le Plan Local d’Urbanisme de 58 logements, de 400 m² de commerces en rez-de-chaussée, avec une hauteur possible de R+6.
La concertation concerne également l'ancien site Sion Bois, racheté par le bailleur Vilogia. D’une surface de 5300 m², il pourra selon le PLU accueillir environ 60 logements. L’architecte de l’agence Avantpropos, en charge du projet, a présenté le cadre légal : emprise maximale de la résidence au sol, hauteur maximale de 19 mètres, minimum de 20 % d’espaces verts de pleine terre, accès imposé par la rue de Lille uniquement. Les ambitions ont aussi été précisées : mixité sociale, soin apporté aux espaces extérieurs, intégration architecturale… Il a rappelé le tissu urbain environnant d’habitations et de bâtiments tertiaires en R+1 : « L’idée est d’avoir un projet en adéquation ».
Circulation, qualité architecturale, et environnement
Après cette présentation, lors d’un premier échange, plusieurs habitants ont regretté que le projet « soit déjà bouclé en partie » et que la concertation ne concerne pas les lots de bureaux et de résidence service seniors sur le site TDF. Certains se sont interrogés sur la nécessité de créer des bureaux supplémentaires. Nicolas Burlion a expliqué que la municipalité s’était saisie du dossier dès son arrivée en demandant la transformation du projet de bureaux en d'autres destinations, mais le dossier étant déjà très avancé, il n'a pas été possible d'obtenir davantage de la part des propriétaires que la transformation d'un lot initialement destiné à accueillir du tertiaire. D’autres habitants ont aussi évoqué la nécessité de traiter l’aménagement de cette entrée de ville, ou dit leur crainte pour l’asphyxie de la rue de Lille, déjà très chargée en flux de circulation. A ce sujet, l’élu a précisé que l’accès rue de Lille concernerait uniquement les logements sur le site Sion.
C’est un cabinet de psychologie urbaine, spécialisé dans l’accompagnement aux transitions urbaines, Hurba, qui a accompagné la suite de la rencontre. Pour cette première soirée, consacrée à l’expression des craintes et des attentes, comme pour la suivante le 22 juin, qui sera consacrée à la construction plus précise d’un cahier des charges, les participants se sont répartis en groupes de travail et ont pu échanger. Un rapporteur a réalisé pour chaque groupe un résumé des discussions à l’assemblée. Une thématique est ressortie de tous les groupes : l’inquiétude face à une augmentation du flux de véhicules, en particulier rue de Lille, et face au besoin de stationnement. Autres attentes : des bâtiments avec une hauteur limitée, une architecture soignée et une intégration dans le site, une préservation de la biodiversité et d’une manière générale de l’environnement, la préservation de l’attractivité commerciale du quartier, l’attention à la desserte en transports en commun et aux modes de déplacements doux, la création d’aires de jeux, l’accompagnement des nouveaux habitants.
Les participants ont également pu remplir et rendre un questionnaire détaillé sur leurs attentes en matière de qualité de vie dans le quartier dont les résultats seront analysés pour alimenter le cahier des charges des projets et les futures réflexions à porter sur la transformation du quartier.
Prochains rendez-vous
Mardi 14 juin, en matinée, au marché place de la République : temps de consultation des documents et d’échange.
Mercredi 22 juin, 18h30, castel Saint-Gérard : réunion de co-construction et de définition d’un cahier des charges pour les promoteurs.
Mercredi 6 juillet, 18h30, castel Saint-Gérard : réunion de présentation d’une proposition par les promoteurs.
Vous pouvez également exprimer vos observations à l’adresse suivante : projetcanondorville-lambersart [point] fr