Mercredi 26 juin, c’était la clôture de la première phase de concertation concernant le site point P, avec la synthèse aux habitants
Le site point P, en cours de vente au groupement GGL et Vilogia Premium, est destiné à accueillir sur ses 8472 m2 une opération immobilière mêlant logements, services, voire commerces, une fois l’activité de la surface de bricolage arrêtée, en décembre 2025, et les acquéreurs ont demandé au cabinet Explicités, spécialisé dans l’accompagnement des projets d’urbanisme et d’immobilier, et au collectif 15 Alors, engagé dans les questions d’« habiter ensemble », de mener la concertation sur ce projet.
Mercredi 26 juin, au centre Jules-Maillot, face à une soixantaine de personnes, ces intervenants ont annoncé qu’il s’agissait de « présenter la synthèse de tout ce qui s’est échangé depuis 2 mois », en présence des représentants du groupement, de l’architecte mandaté et du paysagiste. La prochaine étape est en effet la mise en forme par ceux-ci du projet. Ils ont rappelé les étapes précédentes : la première réunion publique de présentation générale du cadre du projet, les rencontres avec les habitants dans le quartier, l’atelier participatif sur les usages du rez-de-chaussée et les espaces extérieurs et sur les hauteurs et répartitions des volumes architecturaux. Cette réunion a aussi été l’occasion de répondre à certaines questions concernant le stationnement, la hauteur maximale, les vis-à-vis, les nuisances, les services et commerces, les espaces verts, et de donner la jauge de logements prescrite par le Plan Local d’Habitat : 80 à 120.
Des volumes s’harmonisant avec le voisinage
Les travaux des 5 groupes d’habitants, lors de l’atelier du 11 juin dernier, sur la répartition des volumes ont été présentés, ainsi que trois scénarios qui en sont issus. D’une manière générale, les participants ont suggéré une hauteur plus importante des résidences donnant sur la rue des Blanchisseurs, en miroir de la résidence Sainte-Cécile située en face(R+5 étages), et des hauteurs plus basses, R+1 ou R+2, en coeur d’îlot, en raison de la proximité des arrières de maisons situées avenue Sainte-Cécile et rue Gabrielle-Bouveur.
Il y a des variantes, certains souhaitant un espace vert rue des Blanchisseurs, en face de l’espace vert déjà existant square de Southborough, donc une façade de logements sur cette rue ne couvrant pas toute la parcelle, d’autres le voient plutôt en coeur d’îlot voire à l’arrière. L’implantation des logements en coeur d’îlot est imaginée parfois sur deux lignes, parfois sur trois. Enfin, le côté donnant sur l’avenue Debuire-du-Buc est tantôt conçu comme bâti, tantôt pour du parking.
Concernant le rez-de-chaussée de la résidence, les participants y voient des services plutôt que des commerces (a surface minium étant de 800 m2), et par ordre de préférence une crèche ou une garderie, des cabinets médicaux et paramédicaux, un service public comme la Poste ou une bibliothèque et enfin un service pour personnes âgées. Concernant les espaces publics extérieurs, ils préfèrent en priorité un terrain de jeux pour enfants, puis un parc de détente, un potager...
Accès, stationnement, végétalisation...
De nombreuses questions ont ensuite été posées par l’assistance. Certains se sont interrogés sur les accès prévus, un ou deux, à la résidence, et leur emplacement. Il a été répondu que c’était encore trop tôt pour le dire. Beaucoup ont souligné l’importance du nombre de logements dans un quartier déjà dense en habitat, et se sont inquiétés à propos de la circulation et du stationnement. Certains ont rappelé les difficultés existantes pour se stationner et la place de la voiture qui reste dominante. Les riverains ont aussi réclamé la jauge de logements la plus basse possible, avec davantage d’espaces verts. En réponse, il a été souligné que le PLU obligeait à cette densité de logements en raison notamment de la proximité de Lille et de la desserte performante en transports en commun du secteur.
Nicolas Burlion, élu à l’urbanisme, et Bertin Lembrez, élu au logement, ont rappelé le besoin en logements de tous types sur Lambersart, en lien avec un déclin démographique avéré depuis plusieurs années y compris sur Canteleu. Ils ont souligné que les places de parking réglementaires (supérieures à une par logement) et même davantage, étaient prévues, et que les futurs habitants n’auraient pas nécessairement deux voitures, étant donné les typologies attendues, plutôt petites, et la proximité du métro. Ils ont aussi noté le travail déjà fait sur l’apaisement de la circulation dans les rues voisines et sur le quartier en général, et que des modifications pourraient être apportées si nécessaire après la construction.
Le projet présenté à l’automne
S’exprimant à la demande des participants, Thomas Loiez, l’architecte, a expliqué qu’il avait entendu le souhait d’« insertion harmonieuse dans le quartier, le rapport à l’existant, avec notamment un épannelage des volumes en fonction du voisinage ». Deuxième point important selon lui, « donner une porosité visuelle, des ouvertures sur cet îlot d’une taille assez importante pour Lambersart ». Il a précisé que 15 % minimum de la surface doit être en pleine terre et que le PLU demande un coefficient important de biodiversité (0,6 sur Canteleu) qui verdira fortement le projet, prenant en compte, au-delà de la pleine terre, la végétalisation des toitures ou des parkings par exemple. Rappelons que le site est pour l’heure composé uniquement de voiries et de bâtiments, sans aucune végétation. Demain, le quartier sera donc moins minéral.
Des questions plus précises ont été posées sur la propriété des espaces verts, les murs séparatifs, les accès piétons, auxquelles des réponses doivent être apportées dans la préparation du projet. Pour terminer, Nicolas Burlion a rappelé l’intérêt de la concertation sur ce projet privé, « si on ne l’avait pas fait ainsi en amont, on n’aurait rien à dire dans la mesure où le projet respecte les règles d’urbanisme, alors que là, chaque participant peut apporter son point de vue au profit de la conception du projet et de son insertion dans le quartier ». Enfin les représentants du promoteur ont annoncé le calendrier de l’opération : le groupement deviendra propriétaire du site en juillet 2024, puis, après une phase de rencontre avec les riverains les plus concernés, le projet sera présenté par l’architecte et le paysagiste en novembre 2024, le dépôt du permis de construire est attendu en décembre 2024, le lancement de la commercialisation de la partie en accession pour le 2e semestre 2025, et les travaux, d’une durée de 24 mois, devraient débuter fin 2026.