A Canteleu, le site point P, actuellement sous promesse de vente, est destiné à accueillir un projet immobilier mêlant logements et services, et potentiellement des commerces. Suite à une première réunion publique de présentation et à des rencontres avec les habitants dans le quartier, un troisième temps fort avait lieu le mardi 11 juin. Cette réunion avait pour objectif de faire le point sur les attentes et inquiétudes des habitants, de répondre à leurs questions et de travailler en groupe sur le projet. Une cinquantaine d’habitants se sont rendus au centre Jules-Maillot pour participer à cet échange.
Le cadre
La réunion, comme la précédente, a été animée par le cabinet Explicités, spécialisé dans l’accompagnement des projets d’urbanisme et d’immobilier, ainsi que par le collectif 15 Alors, engagé dans les questions de cohabitation urbaine. Ces organismes mènent la concertation à la demande des futurs acquéreurs, GGL et Vilogia.
Une partie de l’assistance n’étant pas présente le 11 juin, les intervenants ont résumé le cadre du projet : un site imperméabilisé de 8472 m², réservé depuis 2017 à des logements au PLU2 et avec une mixité fonctionnelle (logements et un minimum de 800 m² de commerces et services) prévue dans le PLU3, une hauteur maximale de construction de 19 mètres (comme la résidence en face, rue des Blanchisseurs), un minimum de 15 % d’espaces verts, des places de parking conformes aux règles d’urbanisme, le tout visant à diversifier l’offre de logements à Lambersart.
Le bilan de la première réunion et des rencontres dans le quartier, à la sortie de l’école et au marché, a montré une petite majorité d'habitants inquiets, les autres se disant curieux ou motivés. Les participants apprécient le calme et la vie sociale dans leur quartier, tout en relevant sa densité et son aspect minéral(dans une ville jugée verte). L’accessibilité des transports en commun est perçue comme un atout du quartier. Les services les plus utilisés sont les écoles, les restaurants, les services de santé, les salles sportives.
Les attentes
Les habitants ont exprimé un besoin accru en crèches et garderies, cabinets médicaux, poissonnerie, cordonnerie, bar associatif, coopérative bio. Le maintien d'un petit magasin de bricolage après la fermeture de Point P a été évoqué, ainsi que le manque de parcs et de jeux pour enfants et de places de stationnement. A noter que le jardin public Debuire-du-Buc, non loin de là, est en cours d’aménagement.
Préférant des espaces de service plutôt que commerciaux et des résidences de hauteurs variées, ils ont également participé à un exercice de "portrait chinois" pour définir leurs priorités : crèche, cabinet médical, laverie, fleuriste, cordonnerie, boîte à vélo et espaces verts. Les inquiétudes principales concernent le vis-à-vis, la perte de lumière, la densité et l’architecture. Enfin, sollicités sur la forme architecturale, les passants ont préféré la brique et des fenêtres larges.
Le planning prévisionnel a alors été précisé : la présentation du cahier des charges issu de la concertation lors de la prochaine réunion le 26 juin, la présentation du projet par l’architecte et le paysagiste, tenant compte des résultats de cette concertation, au dernier trimestre 2024. Le permis de construire sera déposé ensuite, la libération des lieux par Point P est prévue en décembre 2025 (rappelons que le commerce est toujours ouvert), et les travaux de 2026 à 2028.
C’était aussi l’occasion de préciser que la fourchette de logements construits sur le site serait de 80 à 120, dont 40 % de logements conventionnés, en comparaison aux 108 logements sur une parcelle de 3600 m² de la résidence Sainte-Cécile.
Des questions et des ateliers
Dans la salle, des inquiétudes se sont manifestées quant à la vacance des cellules commerciales ou de services et on a insisté sur l’importance d’une aire de jeux pour enfants. Bertin Lembrez, élu en charge du logement, a rappelé la nature privée de la transaction et l'importance de la concertation pour modifier le projet en amont. Nicolas Burlion, élu en charge de l’urbanisme, a confirmé que les études de sol (en particulier pour la dépollution) étaient réglementées et a souligné le rôle de la concertation demandée par la Ville pour intégrer les attentes des habitants. « Notre rôle politique est ensuite de vérifier que la synthèse de cette concertation soit respectée par le promoteur et l’architecte ».
En réponse à d’autres questions, les élus ont rappelé que la Ville perdait des habitants (1000 habitants perdus ces 5 dernières années), et signalé toutefois que « la moitié des logements de la Ville sont sous-occupés, au sens sous-utilisés, car il n’y a pas d’offre alternative suffisante de qualité et à proximité pour les personnes âgées qui souhaiteraient libérer leur grande maison tout en restant dans leur quartier ».
Ensuite, les participants ont travaillé en groupes sur deux sujets : les espaces verts et les usages des 800 m² dédiés aux services et commerces, ainsi que les volumes architecturaux des immeubles ou maisons et leur emplacement dans la parcelle.
La prochaine réunion publique permettra de découvrir le fruit de ce travail et de dévoiler le cahier des charges qui sera transmis à l’architecte et au paysagiste. Elle aura lieu mercredi 26 juin à 20h, au centre Jules-Maillot.