Inventée à Lambersart, la Bougeothèque a fait des petits en France. Espace de motricité libre permettant au jeune enfant de mieux grandir et se construire, elle rencontre depuis 20 ans l’adhésion des familles
La bougeothèque, espace de motricité libre pour les 0-3 ans, est basée, comme une partie de la politique petite enfance de la Ville, sur la pédagogie d’Emmi Pickler (pédiatre hongroise qui a théorisé la motricité libre, comme un des éléments fondateurs du développement spontané et naturel de l’enfant).
Ainsi, la bougeothèque de Lambersart est un espace où l’enfant, qu’il ait 4 mois ou 2 ans et demi, évolue librement, dans un cadre adapté, sous le regard
d’un de ses parents. Les plus jeunes, non marcheurs, ont un espace aménagé pour eux avec des tapis et des petits objets, cela leur permet de regarder,
attraper, bouger le buste, se tordre, ramper, tandis que les plus grands peuvent monter, escalader, glisser, mais aussi manipuler des seaux, des balles, des voitures, des poupées...
L’idée est « d’offrir aux enfants un lieu d’exploration et d’expérience motrice dans lequel ils peuvent développer leurs compétences et leurs ressources », explique Véronique Schrive, accueillante à la bougeothèque en binôme avec Agnès Msika. « On ne met pas l’enfant dans une position qu’il n’a pas encore acquise par lui-même ». Comme le mettre debout ou assis. « L’enfant se développe à son propre rythme et selon son libre-arbitre ».
Le parent accompagnant est là pour porter un regard bienveillant sur l’enfant et lui apporter sa sécurité de base et non pour lui dire comment s’y prendre ou quoi faire.
Si l’enfant apparaît en difficulté, on l’accompagne avec empathie, avec des mots et le regard. Pour Véronique Schrive, ces pratiques « visent l’autonomie de l’enfant, cela lui donne le sentiment qu’il est compétent, et lui permet de développer une conscience de lui positive, une confiance en lui ainsi qu’une estime de lui-même ». Elle observe également que les enfants développent le respect de l’autre et l’empathie.
La bougeothèque est victime de son succès, puisqu’il y a depuis le début une liste d’attente pour ces séances hebdomadaires d’une heure, le lundi, le mercredi
et le samedi. Le jeudi matin est réservé aux assistantes maternelles de la ville et aux enfants qu’elles accueillent.
« Les adultes accompagnants se sentent bien ici, ils sont invités à regarder l’enfant, et à se laisser surprendre par tout ce qu’il sait faire...». Cette confiance faite
d’emblée à l’enfant crée un cercle vertueux qui nourrit la relation.
Une vingtaine en France La bougeothèque, terme déposé par la ville de Lambersart, a fait des petits, puisqu’on en compte une vingtaine en France « qui se voient invitées depuis 2022 à justifier de l’application des méthodes pédagogiques de la Bougeothèque, ou à choisir de se débaptiser, afin que le concept “Bougeothèque” ne soit pas dévoyé », explique pour sa part Domitille Dusautois, conseillère municipale déléguée à la petite enfance.
Rendez-vous dans 20 ans !
Renseignements et inscriptions : service petite enfance 03 20 08 44 61