Jeudi 6 juillet 2023 au castel Saint-Gérard, il a surtout été question du devenir de l’avenue Becquart et des déplacements dans le quartier, mais aussi de l’avancée des programmes immobiliers.

« Y aura-t-il du monde ce soir ? Est-ce que cela va bien se passer ? », beaucoup se sont posés la question au moment de se rendre au castel Saint-Gérard, alors que le soleil brillait encore généreusement en ce 6 juillet, veille des vacances scolaires et que le devenir de l’avenue Becquart était dans toutes les têtes. Et bien oui, il y a eu du monde et oui, ça s’est très bien passé. Si de l’aveu même d’Emmanuel Magdelaine, adjoint à l’information des habitants, « il n’y a pas de solution miracle », la recherche du meilleur consensus sur le sens de circulation de l’avenue Becquart a été le moteur des nombreuses réunions de concertation et du comité de suivi qui s’est réuni huit fois en six mois, sans compter le traitement des 300 mails sur le sujet et des 600 participants aux sondages.

Une solution plus lisible

Comme voté une semaine plus tôt lors du conseil municipal, c’est bien le choix d’un sens unique de l’avenue, le même qu’actuellement, qui a été annoncé aux riverains du quartier, « mais des aménagements sont toujours possibles », ils seront notamment débattus samedi 8 juillet à partir de 9h dans cette même salle. Ils étaient trois élus à se relayer pour répondre aux nombreuses questions des Lambersartois. Gilles Dumez, adjoint à la mobilité, a d’abord rappelé les objectifs de la requalification de l’avenue : « Qu’elle soit plus sûre, plus agréable avec moins de trafic tout en favorisant les modes de déplacements doux et une meilleure disposition des arrêts de bus ». L’élu a ensuite indiqué que les deux expérimentations qui se sont succédé depuis janvier ont répondu à ces objectifs, « mais c’est la deuxième qui a été choisie car elle est plus lisible et l’accès aux commerces y est plus simple » a insisté Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative.

Pour étayer la décision du conseil municipal, Gilles Dumez a déployé des trésors d’explications en s’appuyant sur de nombreux chiffres (à retrouver dans le dossier Becquart sur lambersart.fr) et une boussole : le choix le plus raisonnable pour l’intérêt général.

Une soirée historique

Les Lambersartois ont eu la parole pendant plus d’une heure sur ce sujet qui reste clivant et ont applaudi en fonction du camp choisi: « Vous avez réussi à avoir de nombreuses personnes contre votre projet », a dit un habitant de la rue de Lille. Une autre ayant habité les deux rues a souligné combien « c’est une bonne solution pour Becquart mais n’oubliez pas la rue de Lille où il est très difficile de sortir des résidences ». Une autre encore a « félicité la ville d’avoir tenté ces expérimentations ». Il a aussi été question de sécurité des enfants, pour qui la requalification de l’avenue Becquart va dans le bon sens. Pour d’autres, c’est le nombre de passages de bus « souvent vides » qui pose problème ou la sécurité des cyclistes.

On ne s’en rend pas encore bien compte, mais Lambersart vient de vivre un moment historique. Ce serpent de mer de vingt ans sur le devenir de l’avenue Becquart trouve enfin son épilogue. Les travaux vont débuter en octobre pour une durée de deux ans, car avant les travaux de voirie, il s’agit de réaliser les travaux des concessionnaires des réseaux (gaz, assainissement…) Sans parodier la marionnette de Jacques Chirac dans les Guignols de l’info, ça va être une longue expérience mais ce sera une épine de moins dans le pied des élus d’aujourd’hui et de demain.

Point immobilier

La soirée s’est poursuivie avec l’intervention de Nicolas Burlion , élu à l’urbanisme. Ce dernier a fait le point sur les projets immobiliers mais pas que. En effet, l’élu a d’abord rappelé la rénovation de la piste cyclable de l’avenue du Bois et a annoncé la création « d’une voie cyclable avenue Sakharov, longeant le lycée Jean-Perrin et connectée à l’avenue du Bois ». Sur le front du logement, l’élu a indiqué « la réussite de faire muter des projets de bureaux en résidence de logements ». Au sujet du projet avenue Lyautey, l’élu a indiqué qu’un nouvel architecte était missionné. En revanche, pour Sion, terrain appartenant à Vilogia, « il y aura des commerces et une crèche inscrite au projet », a-t-il rappelé. Après avoir évoqué les 7 logements rue Oswald-Crespi, il a aussi été question de la réalisation d’un ensemble de logements inclusifs au bout de l’allée du Canon d’argent.

Les médiateurs ont canalisé les jeunes

Pour finir, une parole libre a été donnée aux personnes présentes. Les participants ont discuté V’lille et arrivée de vélos à assistance électrique et de trottinettes en libre accès, « 40 emplacements demandés par la ville et plutôt au nord où les stations V’lille sont inexistantes » a précisé Gilles Dumez.

Une assemblée de quartier sans sécurité ne serait pas digne de ce nom et sur cette question des cambriolages, c’est le maire qui a pris la parole et conclu la soirée. Nicolas Bouche a rappelé son mantra, après avoir informé que le nombre de cambriolages a baissé : « Il y a deux solutions, les caméras de surveillance, qui si elles étaient gratuites et si elles permettaient de résoudre des enquêtes, seraient partout. Mais, malheureusement, elles sont chères et ne servent à résoudre des enquêtes que dans 2 % des cas. La deuxième solution, c’est le recrutement de policiers municipaux. Ils étaient 9 en 2020 et sont 14 aujourd’hui. Je pense qu’une présence humaine est plus dissuasive. » Pour étayer son propos, le maire a fait part de son expérience des émeutes de début juillet durant lesquelles « les médiateurs de la Ville ont permis que les jeunes du quartier du Pacot-Vandracq ne brûlent ni le poste de police, ni le pôle animation ». Nicolas Bouche leur a rendu hommage : « Ils ont su canaliser les jeunes qui ne sont plus ressortis après le vendredi soir ».

 

Un atelier participatif sur les aménagements avenue Becquart et dans le quartier Canon d’or

Samedi 8 juillet, une quarantaine d’habitants ont planché sur les aménagements de l’avenue, à prévoir dans le cadre de travaux qui commenceront vers octobre et dureront deux ans.

« Repenser l’avenue Becquart et les déplacements au Canon d’Or » : tel était une nouvelle fois le thème de la réunion organisée samedi 8 juillet au castel Saint-Gérard. Cette fois, suite à 18 mois de concertation et à la décision prise par la municipalité de conserver le sens unique actuel de la 2e phase d’expérimentation, expliquée en assemblée de quartier le jeudi 6 juillet, les riverains étaient invités à un atelier participatif sur les futurs aménagements de l’avenue. Une quarantaine étaient présents autour des élus et des techniciens de la Ville.

Bien sûr, pour ceux qui n’avaient pas pu venir le jeudi soir, Gilles Dumez, adjoint aux mobilités, a rappelé le cadre de la concertation, les objectifs attendus pour l’avenue Becquart, les constats faits lors des expérimentations en matière de circulation automobile, cycliste, de vitesse, de bruit, de pollution, de stationnement, et le pourquoi de la décision de conserver un sens unique de bout en bout (rue de Lille vers rue du Bourg).

Le collectif Lambersart Demain a ensuite présenté quelques idées et exemples « innovants et inspirants » d’aménagements en ville : revêtements alternatifs, plantation d’espèces végétales adaptées et végétalisation des façades ou des arrêts de bus pour lutter contre la chaleur, des tracés sur la chaussée et des coloris bien lisibles pour la sécurité des usagers, des pavés drainants et du stationnement permettant l’infiltration de l’eau pour laisser les sols perméables, la modularité du mobilier urbain pour penser sur le long terme, des travaux tenant compte de l’économie circulaire, la prise en compte des énergies renouvelables, le développement de capteurs d’analyse de données pour une ville intelligente et connectée… De quoi s’inspirer pour le temps suivant, celui des ateliers.

Quels aménagements placer et où ?

Après quelques questions sur les possibilités ouvertes (rétablissement d’un double sens sur une partie de l’avenue, élargissement des trottoirs), on a donc réfléchi aux aménagements à réaliser avenue Becquart et rue de l’Abbé Lemire, et aux priorités pour la gestion du temps des travaux. Répartis autour de tables avec des plans, les participants étaient invités à exprimer six idées prioritaires autour de trois thématiques : sécurité, cadre de vie et mobilité. Puis, il s’agissait de traduire ces idées sur la carte, à l’aide d’aménagements découpés à l’échelle : stationnements (à durée limitée, classique, PMR, livraison…), écluses (petites permettant le passage des cyclistes ou plus grandes permettant d’y installer des aménagements), plantations, arceaux vélos, stations de trottinettes électriques, box à vélos, points d’apport volontaire de déchets… Enfin, ils ont pu exprimer sur papier leurs attentes quant à la gestion des travaux, notamment pour conserver la circulation la plus fluide et sécurisée possible dans le quartier. Les discussions ont été dynamiques et constructives.

A la fin de la réunion, il n’y a pas eu de restitution, mais les « copies » ont été ramassées. Emmanuel Magdelaine, adjoint à l’information des habitants, a remercié les participants d’avoir pris du temps pour réfléchir et a précisé que les décisions d’aménagement seraient prises rapidement, puisque les travaux doivent commencer fin octobre. Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative, a annoncé qu’un temps d’information sur les travaux aurait lieu à la rentrée, et qu’en attendant, il est toujours possible de donner son avis par mail à l’adresse experimentationcanondoratville-lambersart [point] fr (: experimentationcanondor[at]ville-lambersart[dot]fr)