Depuis quelques années, les villes passent en “zone 30 km/h”. Après Lille en 2019 ou Verlinghem en 2021, c’est au tour de Lambersart de se lancer. Objectifs : harmoniser les vitesses, apaiser la circulation, mais aussi gagner en sécurité et limiter le bruit.
Durant ce premier trimestre 2022, vous allez voir fleurir des panneaux et des ellipses 30 km/h sur la chaussée, en entrée de ville ou en amont et aval des passages piétons. « La majeure partie de la ville sera en “zone 30” , avec 92 % de la voirie concernée, seules les avenues de Dunkerque, de l’Hippodrome, de l’Egalité et du Bois ainsi que la rue Gustave-Eiffel et le boulevard de l’Alliance Nord-Ouest resteront à 50 km/h », indique Gilles Dumez, adjoint à la mobilité.
Si l’élu pense que les automobilistes auraient eu du mal à y respecter la limitation à 30, il estime aussi que « laisser quelques axes à 50 km/h concentre leur utilisation et limite par conséquent le nombre de voitures dans les petites artères ».
Concernant la différence entre “zone 30” et limitation à 30 km/h, là encore Gilles Dumez éclaire nos lanternes : « Alors qu’une limitation de vitesse à 30 km/h peut s’arrêter à l’intersection suivante ou à la prochaine limitation de vitesse, la zone 30 s’applique sur l’ensemble des rues et croisements de la zone, depuis le panneau de début jusqu’au panneau de fin de zone ». Compte tenu du type d’urbanisme de la ville, la “zone 30” apparait comme une réponse appropriée au développement des modes doux, cyclistes et piétons, que nous voulons favoriser tout comme l’usage des transports en commun. En effet, la “zone 30” assure le partage
de l’espace public entre les différents modes de déplacement, et invite à une cohabitation apaisée de la chaussée.
C’est par ailleurs des risques de choc diminués, et des conséquences moindres, un choc à 30 km/h n’ayant pas les mêmes conséquences qu’à 50 km/h, sans oublier le bruit et l’odeur.
380 ellipses, ça se voit !
Lambersart se caractérisait aussi par une situation d’origine assez particulière puisque l’on pouvait passer suivant les rues et les quartiers du 50 au 30 km/h et du 30 à la “zone 30”, puis revenir
au 50 km/h... À vrai dire, on n’y comprenait plus grand-chose !
« Et quand les gens sont perdus dans la réglementation, il arrive qu’ils ne la respectent pas sans trop s’en rendre compte », souligne Gilles Dumez. Positif, l’élu pense « que les ellipses sont plus visibles
pour les automobilistes, il n’y aura donc plus d’excuses possibles pour ne pas respecter la vitesse autorisée ». Il est vrai qu’avec 380 ellipses, on ne pourra plus jamais dire “je n’avais pas vu !” quand on se fera contrôler dans les rues de Lambersart.
Le passage en “zone 30” s’inscrit également dans une politique cohérente au sein de la MEL qui voit pousser les “zones 30” comme des champignons un peu partout sur le territoire, à Lille, Verlinghem,
Pérenchies, etc. Plus généralement, “la zone 30” entre tout simplement dans le sens de l’histoire : bien d’autres grandes villes s’y sont mises, comme Nantes, Angers, Grenoble, mais aussi Bruxelles ou Bilbao.
Il y a 30 ans, les villes passaient du 60 au 50km/h et si cela avait fait grincer des dents, cela a permis depuis de sauver annuellement 400 vies humaines ! Alors, la “zone 30” au début, ce n’est pas facile
à respecter, mais cela sauve des vies, la vôtre peut-être !