Pendant un an, les services de la ville et l’Éducation Nationale ont bâti ensemble un PEDT, dont l’objectif est de construire un environnement éducatif épanouissant.
Un PEDT c’est quoi ?
C’est un projet éducatif territorial (PEDT), un bon moyen de préciser les priorités communes en matière d’éducation, de définir une méthodologie et une démarche d’évaluation.
« À Lambersart, l’objectif est de placer l’enfant au coeur d’un projet de réussite et d’épanouissement », indique Emmanuelle Pichonat, adjointe aux écoles. Et « quand on parle de réussite, on parle collectif, et non pas d’excellence individualiste », précise l’élue. Cet outil de collaboration locale, qui s’est construit pierre par pierre depuis un an à l’initiative de la collectivité locale, rassemble les différents acteurs éducatifs d’un territoire : « la Ville, les enseignants, mais aussi les parents
d’élèves et les directeurs du temps périscolaire, qui ont intégré pour la première fois les conseils d’écoles où leur voix a pu être entendue », souligne pour sa part Valérie Beaufils, chargée de mission et coordinatrice du PEDT. L’idée est donc de construire ensemble un état des lieux et de définir des objectifs communs ou complémentaires dans l’intérêt des enfants scolarisés dans le premier degré.
Trois axes d’action
Si l’objectif du PEDT vise à « s’épanouir en tant qu’individu mais en société, donc de trouver sa place tout en se respectant et en respectant les autres », il passe par la mise en place d’axes de travail autour des trois piliers du mandat que sont la transition écologique, le renforcement du lien social et la démocratie participative. En d’autres mots, Emmanuelle Pichonat souhaite « que les enfants développent leur esprit critique, leur créativité et qu’ils adoptent des réflexes de concertation », car que ce soit à la maison, à l’école ou dans les temps périscolaires, l’enfant au quotidien ou l’élève à l’école apprend à être un citoyen, « autant qu’il soit acteur de son épanouissement ».
Concrètement comment ça se passe ?
Emmanuelle Pichonat explique : « Une fois par trimestre, nous rencontrons les représentants des associations de parents d’élèves avec lesquels nous échangeons sur toutes les thématiques qu’ils souhaitent, que ce soit l’expérimentation des rues piétonnes, les visites au Colysée, la classe citoyenne, etc. ». Une nouvelle approche qui permet aux associations de se rencontrer et d’organiser des animations en commun comme un carnaval groupé mais aussi de s’échanger des idées et des bonnes pratiques. Ce dispositif permet également à la Ville de relever les souhaits pour les traduire en futurs projets comme la végétalisation des cours d’école, la mise en place d’une charte du temps du midi, réfléchir sur la place du parent ou participer comme ce fut le cas fin novembre à la semaine européenne de réduction des déchets.
En route vers la labellisation des écoles ?
La démarche E3D (École/Établissement en Démarche de Développement Durable), c’est lorsqu’un établissement (école, collège, lycée) s’engage dans une démarche globale de développement durable qui apporte des solutions concrètes pour répondre aux objectifs de développement durable (Agenda 2030), dans le cadre des enseignements, des projets éducatifs (PEDT), parcours et dispositifs, et dans la gestion de l’établissement (énergie, eau, déchets...).
Les élèves sont au coeur de la démarche, qui consiste à connaître et comprendre les enjeux du “DD” pour pouvoir agir, que ce soit au quotidien à l’école, mais aussi tout au long de la vie. De nombreux exemples dans les écoles démontrent combien les enseignants en collaboration avec la ville et la restauration scolaire sont sensibles à ces questions.
La semaine du 20 au 28 novembre, les enfants ont pesé leurs déchets pour mieux gérer ceux-ci et leur alimentation, comme ici au restaurant scolaire du Castel Saint-Gérard, ou ont mis en place un lombricomposteur dans la classe d’Édouard Gadeyne de l’école Rameau. L’enseignant explique à ce sujet : « Chaque jour, un élève est responsable de la collecte des déchets, qui se composent principalement des restes du goûter. L’effet est doublement positif puisqu’ils apprennent à gérer leurs déchets et mangent davantage de fruits ! » Toutes ces démarches doivent à terme permettre à des écoles d’être labellisées !
Le temps du midi avec de la pédagogie dedans
Le temps du midi n’est pas le temps des cerises où on laisse les enfants livrés à eux-mêmes. Et si « c’est le moment de détente des enfants dans une journée d’école » explique Estelle Leblanc, directrice des temps du midi à l’école Pasteur, c’est aussi un moment pédagogique qui s’inscrit pleinement dans le cadre du PEDT. D’ailleurs, pour la première fois cette année, Estelle a été invitée au Conseil d’école « pour présenter l’équipe de six animateurs et le projet pédagogique qui vise à inculquer le respect de l’autre via les bonnes manières, le partage, mais aussi l’autonomie et l’inclusion. » L’autonomie « se fait notamment au moment du repas, quand l’enfant gère son plateau, le tri de ses déchets » indique encore Estelle, « mais l’autonomie c’est aussi de choisir son activité. » Quant à l’inclusion, « l’objectif ici est de ne laisser aucun enfant de côté mais au contraire d’intégrer tout le monde dans les jeux et les activités manuelles et valoriser l’enfant. »