Après les voeux à la population du 11 janvier dernier, Nicolas Bouche a invité les Lambersartois à lui poser des questions en direct. Danielle, Laurine et Gilbert se sont portés volontaire.
Nous ne voyons pas beaucoup la police municipale dans la rue. Si j’en ai croisé deux en quatre ans c’est beau, et nous ne nous sentons pas en sécurité sur la route, que peut-on faire ?
Pourtant ils sont là ! La police municipale réalise des contrôles de vitesse. En revanche, elle ne peut pas les faire partout, il faut un endroit sécurisé pour faire stationner le véhicule. N’empêche, elle réalise des contrôles dans toute la ville, mais l’argent ne nous revient pas, il part dans les caisses de l’État, alors que nous payons les policiers et le matériel. En 2024, il y a eu 256 verbalisations dont 53 excès de vitesse, le reste des verbalisations concerne le téléphone en conduisant, les stops et les feux rouges brûlés ou conduite dangereuse. Donc vous ne voyez pas les policiers, mais ils sont quand même là.
Quelles solutions pour davantage sécuriser les pistes cyclables ?
Il y a eu des progrès comme par exemple avenue de l’Hippodrome et cela continuera en 2025. Nous essayons réellement de développer les mobilités douces. Mais il est compliqué de faire passer des voies cyclables en pistes cyclables tout en respectant des largeurs de trottoirs, de rue pour les voitures et les bus. Avenue de Dunkerque, il y a le projet vélo-route avec une piste bi-directionnelle côté Lomme qui sera protégée du passage des voitures. Les travaux ont démarré dans le quartier du Bourg de Lomme. Ce sont des travaux de grande ampleur qui vont faire grincer des dents car des places de stationnement seront supprimées. Il se passera encore du temps avant que Lambersart soit concerné, mais cela va se faire, c’est la volonté des élus des deux villes !
Il y a des projets de nouveaux logements, cela va ajouter du béton, encombrer les parkings et ajouter de la circulation, ce n’est pas l’idéal quand même...
Cela n’ajoute pas de béton en général : les sites Point P ou ex-BDN à la Briqueterie étaient déjà macadamisés et au contraire, il y aura une création d’espaces verts ! Où je vous rejoins, c’est qu’il y aura plus de logements. Mais, dans les faits, sur une échelle de 10 ans, cela ne rajoute pas de population. Cela peut paraître paradoxal, mais chaque logement aujourd’hui est occupé par moins de personnes. Il y a 25 ans, un logement était occupé par 3,3 personnes, aujourd’hui ce’ st 2,2 en moyenne. La construction ne vient que “compenser” la diminution du nombre d’habitants à Lambersart. Il peut y avoir plus de voitures. Toutefois selon les études de circulation, ajouter 40 voitures dans un flot de circulation déjà important, ça ne change pas grand-chose. Pour poursuivre sur la circulation, la ville de Lambersart, ce n’est pas la campagne, c’est une ville traversée pour se rendre sur Lille. Favoriser la mobilité douce, ce serait aussi multiplier les possibilités de prendre les transports en commun.
Le train ne serait-il pas idéal ?
Nous avons deux gares à proximité, celle de Saint-André et celle de Lomme. Pour cette dernière, avec le maire de Lomme nous nous battons pour la faire rouvrir. C’est un endroit stratégique à quelques mètres d’une station de métro. Les Weppes ou les Flandres pourraient arriver par Lomme ou Saint-André. De plus, il y aura le tramway qui passera à la limite du Canon d’or, près de l’écluse et donc proche de la gare de Saint-André. C’est tout un quartier qui pourra en profiter.
Pourquoi vous ne communiquez pas plus sur la possibilité de végétaliser les façades, c’est quand même plus sympathique d’avoir du jasmin sur sa façade ?
On l’a fait via le Lambersart Info, mais vous avez raison, il faut répéter et répéter encore et cela vaut pour d’autres sujets. On l’a fait de manière active avenue Becquart, en sollicitant les riverains en porte à porte, avant que les travaux définitifs de voirie ne débutent. Concernant la végétalisation, il faut en faire la demande à la mairie et c’est nous qui renseignons le site de la MEL. La création de la fosse de végétalisation ne coûte rien au propriétaire. La MEL passe ensuite dans la rue quand il y a plusieurs demandes et elle creuse une fosse d’une vingtaine de centimètres pour y planter du jasmin ou ce que vous voulez. Surtout ça joue un rôle écologique sur la biodiversité et ça enjolive également.
En parlant de transports en commun, que pouvez-vous faire pour sécuriser les alentours des stations de métro ?
Il y a deux problèmes. À Pont Supérieur, il y a des personnes alcoolisées, tous les jours la police municipale intervient, mais nous sommes en France et nous ne pouvons pas empêcher les gens de rester autour d’une entrée de métro. Tant qu’ils ne sont pas agressifs, nous ne pouvons pas agir. En ce qui concerne Lomme-Lambersart, il y a des jeunes qui squattent et c’est un point de deal. La police nationale est avisée depuis très longtemps. Celle en tenue intervient, mais en ce qui concerne la brigade des stupéfiants, je n’ai aucune information. Ils enquêtent, mais leurs actions ne sont plus de supprimer les points de deal, mais de démanteler les têtes de réseaux. En revanche, nous avons réussi depuis deux ans à apaiser la place du Nouveau Canteleu.
Avez-vous prévu de poursuivre la végétalisation de Canteleu ?
Quand la Ville fait des travaux de voirie, nous implantons systématiquement quand on peut des arbres ou des massifs comme cela a été le cas face à l’école Saint-Nicolas, avenue Debuire-du-Buc ou rue Champêtre. Attention, à chaque fois que nous le faisons, nous supprimons quelques places de parking. Le souci quand on plante des arbres, c’est qu’il ne faut pas qu’il y ait des réseaux sous les trottoirs et c’est une contrainte. Prenons l’avenue Becquart, le grand chantier du moment, il était prévu d’y planter 120 arbres, il n’y en aura “que” 80, pour le reste nous essayons de mettre des petits massifs. Rue Ampère, rue de l’Abbé-Desplanques, rue des Martyrs de la Résistance et avenue de Dunkerque, il y aura des arbres.
La ville n’est-elle pas plus sale qu’il y a quelques années ? Nous avons cette impression.
Pourquoi c’est parfois sale ? Car hélas, sur 30 000 habitants, il suffit que 1000 habitants n’en aient rien à faire de leurs voisins, du vivre ensemble et de la propreté pour que cela soit sale. Ce n’est pas la ville qui salit, ce sont les gens. Le souci que j’ ai, c’est qu’il y a trois ou quatre ans, l’État a supprimé les emplois aidés, de fait nous sommes passés de 20 à 10 agents pour nettoyer les rues. Alors, nous avons acheté deux grosses balayeuses, mais elles ne savent pas faire le travail de dentelle, à savoir ramasser les déchets dans les massifs et les parcs. Nous essayons aussi, avec le plan zéro mégot, d’inciter les fumeurs à ne plus jeter leurs mégots par terre. Enfin, la thématique de 2025, c’est la réduction des déchets. Nous allons mettre en place un plan déchets pour expliquer aux gens que ces déchets ne tombent pas du ciel, il y aura donc de la prévention mais aussi une politique de verbalisation, mais nous espérons que chacun y mettra du sien. Pour notre part, nous continuerons à nettoyer la ville au quotidien.
On sent qu’il y a des efforts pour faire vivre le quartier du Bourg, mais ce n’est pas encore ça… J’ai peur que le marché s’arrête.
Non, il ne s’arrêtera pas, les commerçants sont satisfaits car les gens qui viennent y font vraiment leurs achats, avec un beau panier moyen. Nous avons fait toute une étude pour déterminer avec les habitants l’avenir du centre-Bourg. On veut y ramener des commerces et des habitants.
Que faire contre les propriétaires qui n’entretiennent pas leur patrimoine ?
La Ville ne peut pas se substituer à un propriétaire sauf s’il y a péril imminent ou mise en danger. Des propriétaires refusent d’entretenir leur patrimoine, pour manque de moyens ou pour des questions de succession. Il y a une soixantaine de maisons abandonnées dont une quarantaine pour lesquelles on connaît les propriétaires. Il y a toute une démarche juridique pour prouver qu’une maison est un bien sans maître pour qu’elle intègre le patrimoine communal, ça prend 15 ans. Le droit de propriété en France est un droit fondamental. En revanche aujourd’hui, le risque, ce sont les maisons individuelles avec 2000 m² de terrain. Un promoteur arrive et propose 1,7 million d’euros, il peut l’acheter et faire construire une résidence. Et si beaucoup pensent que le maire peut s’opposer, ils se trompent, le maire ne peut rien. Imaginez si le maire pouvait s’opposer à des travaux dans une habitation, cela s’appellerait de l’abus de pouvoir.
Le seul critère d’opposition est esthétique mais ça ne fonctionne qu’une fois. Si le promoteur respecte le PLU, le projet se fera même en cas de recours. C’est pour cela que nous faisons de la démocratie participative avec les habitants, pour améliorer le projet, et son insertion dans le quartier, ce qui est le cas
à chaque fois. Lambersart est une ville bien née, belle, que nous essayons encore d’embellir.
Au sujet des crèches, il n’est pas toujours possible d’avoir une place, mais surtout quand une place se libère, on le sait souvent trop tard, pourquoi ?
L’inscription en crèche associative à Lambersart passe depuis 2021 par “la liste d’inscription commune”. Ce dispositif vise à rendre plus transparent le processus d’attribution des places. Avant l’adoption de cette méthode, chaque parent s’inscrivait individuellement dans une, plusieurs, voire toutes les crèches associatives de la ville. Aujourd’hui, l’inscription se fait en ligne avant une rencontre pour définir les besoins de la famille. Un système qui met fin à une forme d’anarchie mais qui malheureusement ne permet pas pour autant de contenter tout le monde*. Vous voudriez savoir plus tôt quand une place se libère, c’est une piste d’amélioration du système, cela est peut-être possible. Plus généralement dès qu’un projet privé de logements sort, on demande aux promoteurs d’étudier la possibilité d’installer une crèche en rez-de-chaussée.
*Avec 280 places en crèche et 350 chez les assistantes maternelles, le taux de couverture des besoins est de 66 % contre 55 % dans le département. 80 à 90 places sont octroyées chaque année et un tiers des enfants de moins de 3 ans ne trouvera pas de place en crèche ou chez les assistantes, mais la Ville cherche à être toujours plus efficace.
Comment insuffler un sentiment d’appartenance à Lambersart pour resserrer les liens?
Avec notamment des évènements et il y en a presque chaque week-end entre avril et le 14 juillet, qui est une fête magnifique avec des jeux, un spectacle pyrotechnique sur le toit du Colysée et un vrai bal populaire. Il y en a également pendant tout le mois de septembre. Entre les piétonisations, la journée des associations où il y a un monde fou, les spectacles organisés à la salle Malraux et les foulées, il y a beaucoup d’événements qui permettent aux Lambersartois de se rencontrer. De plus, pour fédérer les Lambersartois, nous avons démarré une démarche “I love Lambersart”. Le logo a été peint sur la façade du Pré Fleuri, on compte le décliner dans les différents quartiers pour que l’on puisse se prendre en photo devant comme Berlin, Vienne ou New York. Mille autocollants ont aussi été distribués lors des voeux !