Comme chaque année, Nicolas Bouche tire un bilan de l’année écoulée et dresse les grandes lignes de ce qui attend les Lambersartois à partir de la rentrée.

Que retenez-vous d’important de cette quatrième année de mandat ?
Nous sommes dans la continuité ! Même si les années se suivent et ne se ressemblent pas, je constate
que nous oublions vite ce que nous avons fait et que l’on se projette sur ce qui est à faire. Pourtant, le bilan 2023-2024 est honorable, comme le prouve la frise des actions menées. Pour moi, un des faits marquants aussi cette année est la perte de la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine), soit 700 000€ en moins en 2024 puis 1,4 million sur nos prochains budgets. Cela s’ajoute aux crises et aux mauvais moments depuis 2020 avec le Covid, la guerre en Ukraine et la crise énergétique. Hormis ces difficultés, le bateau est bien lancé, des projets se concrétisent, d’autres fleurissent.

Plus vous faites de concertation, plus de collectifs de riverains se constituent, c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle ?
C’est normal et sain que les riverains se mobilisent lorsqu’un projet immobilier est annoncé dans leur quartier. Et c’est une bonne chose, car, en participant aux réunions de concertation, les Lambersartois donnent des idées aux porteurs de projet. Je pense toujours que l’intelligence collective fait avancer une ville. Sur le site BDN, la concertation a permis de contraindre le promoteur à réserver 50 % de la surface en espace vert. Après, s’imaginer bloquer un projet privé sur un terrain privé, c’est se leurrer ! En France, ériger sur sa propriété quelque chose qui répond à la loi et aux règles d’urbanisme, personne ne pourra vous en empêcher, même pas le maire qui ne peut s’opposer que pour des raisons esthétiques. Et heureusement, car cela serait discrétionnaire et le droit de propriété protège le citoyen. Pour le reste, c’est bien que les gens s’engagent dans des collectifs par réaction mais ils peuvent aussi s’engager dans des actions de manière positive et proactive.

Les travaux au jardin Debuire-du-Buc démarrent, voyez-vous ce projet comme un symbole de votre action mêlant co-construction, écologie et lien social ?
C’était effectivement notre premier projet et nous l’avons conçu comme un laboratoire d’expérimentation de nos politiques du lien social, écologique et de démocratie participative. Alors oui, cela a été long, mais ce ne sont pas les élus qui ont décidé du devenir du terrain et de mettre en place un potager collaboratif, des équipements sportifs, etc. J’avoue aujourd’hui avoir hâte qu’il soit terminé ainsi que l’avenue et le parvis.

Si certains projets sont longs à se dessiner, vous êtes aussi capable d’aller vite comme pour le photovoltaïque, pourquoi ?
C’était dans nos projets, car nous avions la volonté de mettre en oeuvre des politiques de protection de l’environnement. D’ailleurs, si nous avons aussi restreint l’éclairage public la nuit, la priorité n’était pas de faire des économies mais surtout de protéger la faune et la flore. Tant mieux si en plus nous réalisons des économies d’énergie. Pour les panneaux photovoltaïques sur les bâtiments municipaux, la crise énergétique nous a obligés à accélérer le mouvement. Toutefois, sans la lourdeur de l’administration
française, nous aurions été encore plus vite.

Vous avez le souhait de faire de Lambersart une ville apaisée, d’aucuns vous diront que la Ville multiplie les travaux, comment concilier les deux ?
C’est l’aboutissement de ce que nous avons débuté il y a 4 ans, si les travaux sur les voiries se passent en été, c’est parce que nous demandons à la MEL d’essayer de s’organiser ainsi, pour moins gêner les habitants. Certes, ce sera compliqué de circuler cet été, mais ce sera fait. Il faut ajouter à ces projets des travaux d’entretien, on en aura toujours. Et rue de Lille, nous avons eu des déconvenues avec des travaux mal faits par l’entreprise, qu’il faut donc reprendre, il y a les tuyaux d’assainissement très abîmés, qui menacent la chaussée et je pense à l’affaissement avec un trou de 2 mètres de profondeur, en avril dernier. Comme tous les Lambersartois, nous subissons ces malfaçons; mais nous essayons de trouver les solutions les moins mauvaises....

Les espaces sans tabac se multiplient, un parcours santé vient d’être initié, l’information autour de la santé prend de l’importance. Pourquoi, alors que ce n’est pas une compétence municipale ?
La santé est un élément essentiel dans la vie de chacun. Quand une maladie vous touche, tout passe au deuxième plan. De plus, en tant que médecin, je vois les ravages du tabac et de l’alcool. Aussi, nous avons interdit l’alcool dans les manifestations municipales et nous faisons réfléchir sur la question du tabac. L’idée n’est pas de sanctionner, l’idée est d’amener à la réflexion si fumer ou non devant des enfants devant une école ou dans un espace de jeux est bien nécessaire. Il est prouvé que ne pas fumer devant des enfants fait baisser le risque de fumer et repousse l’âge de la première cigarette.

Au sujet des questions de sécurité, combien la Ville dispose de policiers municipaux ?
L’objectif que nous nous sommes fixé est toujours de 20 policiers et nous en sommes à 14 actuellement. Cependant, je n’associe pas la police municipale à la question de la sécurité. J’associe police municipale et civisme et police municipale et citoyenneté. La police municipale va réaliser des contrôles routiers, va aller voir des gens pour qu’ils taillent leur haie, par exemple. Mais ce n’est pas la police municipale qui va empêcher les cambriolages et les vols de voiture, ça c’est le rôle de l’État, de la police nationale et de la justice. Les maires ne sont pas responsables car ils n’ont pas les moyens légaux pour lutter contre ça, surtout que les délinquants ne sont pas forcément lambersartois ! La sécurité est une compétence régalienne de l’État. Il faut aussi souligner que certaines villes ayant un centre de sécurité urbain, avec des agents qui regardent les vidéos en direct, ont de moins bonnes statistiques que chez nous. Lambersart est la 4e ville de plus de 10 000 habitants sur 31 villes la plus sûre des Hauts de France, ce n’est pas moi qui le dis, c’est “La Voix du Nord”, à partir des chiffres de la Police Nationale.

Lambersart vient de remporter le challenge Mai à vélo avec plus de 165 000 km parcourus collectivement. L’avenue de l’Hippodrome va être réaménagée pour favoriser la place des vélos… Beaucoup a été fait pour la mobilité, d’autres projets sont-ils encore au programme ?
Cela démontre que la dynamique que nous avons instaurée n’était pas une lubie du maire, mais que cela répondait à un vrai besoin ! Vous pouvez vous balader le soir, nombreux sont les arceaux à vélos qui sont occupés et ce n’est pas parce qu’il y a un événement culturel mais parce que les Lambersartois utilisent leur vélo pour se rendre sur leur lieu de travail. Lambersart est une ville bien née, en étant tout à côté de Lille et du Bois de la Citadelle, où les habitants, à hauteur de 8%, sont amenés naturellement à utiliser leur vélo pour se rendre à leur travail. C’est à nous de favoriser ce genre de choses. Cet été, nous installons encore des box à vélos et toutes les places sont déjà louées ! Et à chaque réaménagement de voirie, nous favorisons les modes de déplacement doux.

Pour conclure sur la rentrée ?
Le bateau est bien lancé, nous avons atteint une vitesse de croisière, j ‘espérais que nous allions enfin naviguer en eaux calmes, jusqu’à ce que le Président annonce la dissolution de l’Assemblée nationale! Depuis notre élection, ce sont 3 et bientôt 4 gouvernements, 3 préfets, 4 préfets délégués à l’égalité des chances, 4 inspecteurs de l’Éducation nationale, qui se sont succédé! C’est difficile de travailler avec les institutions de l’État, qui s’occupent de sécurité, d’éducation, de santé, entre autres domaines régaliens... lorsque leurs représentants changent trop régulièrement. Quelle instabilité, alors que les projets se montent sur le long terme ! J’invite ainsi chacun et chacune à bien s’informer, on me rapporte que sur les réseaux sociaux, certains écrivent des allégations fausses. C’est d’autant plus regrettable que nous sommes transparents. On peut interpeller les élus et lire tous les comptes rendus des concertations sur le site de la ville ou dans Lambersart Info, qui relatent autant les satisfactions que les mécontentements.