Retrouvez le compte-rendu du conseil municipal du 20 octobre 2022
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Compte-rendu
Nous nous étions quittés en septembre sur un conseil municipal d’environ une heure. Un mois plus tard ce n’était plus du tout la même limonade.
Nicolas Bouche avait donc raison en cette fin d’été de prévenir « prenez votre repas avant car les restaurants seront fermés à la fin du prochain conseil » et tout le monde avait bien ri ! Ce fameux conseil s’est tenu jeudi 20 octobre et ce n’est pas peu dire que tout était fermé puisque cette fois-ci on s’est quitté vers 23h et en baillant plus qu’en riant !
5h de débat
Pendant près de 5h durant, les élus ont fait montre de bienveillance les uns envers les autres, se remerciant chaleureusement du travail accompli, sans jamais oublier les services. Il n’y avait donc rien d’étonnant de voir tout ce monde d’accord sur le chapelet de délibérations qui aura vu le conseil débattre du ROB (Rapport d’Orientation Budgétaire), de PLH (Plan Local Habitat), de PLU (Plan Local d’Urbanisme) ou encore de mobilité, de gens du voyage... Un programme copieux. Tous d’accord ? Enfin presque, car derrière « nous soutenons votre délibération », « nous sommes d’accord avec vous », « serait-il possible d’amender ? », entendus des bouches de Pierre-Yves Pira de « Lambersart sociale, écologique et solidaire » et de Christophe Caudron de « Lambersart avec vous », il y avait régulièrement un « toutefois », un « néanmoins », mais c’est de bonne guerre et c’est le jeu de la démocratie.
Vous l’aurez compris, le programme de la soirée a été très chargé, alors pour celles et ceux qui désirent aller plus loin, voire même très très loin, on pense à la délibération de Gilles Dumez sur le plan de mobilité, un conseil, vous pouvez consulter la vidéo de la soirée accessible en bas de cet article !
Ce conseil comptera ! Parce que des décisions fortes ont été prises mais aussi parce que c’était le premier de David Blanquart, conseiller qui remplace Maha Kalach partie sous d’autres cieux.
Ce conseil comptera car les élus ont rendu hommage à Jean Caniot, historien de la ville auteur de cinq volumes contant l’histoire de Lambersart. Cette somme est d’ailleurs sûrement plus agréable à lire que « les briques », dixit Gilles Dumez que les élus ont essayé de condenser (plus de 400 pages de documents en appui des délibérations) sans pour autant « être une course à l’échalote de celui qui présentera le plus gros pavé », s’est amusé Nicolas Burlion sur le coup de 22h30.
« Les collectivités doivent rester moteur en matière d’investissement »
Il serait une gageure de résumer cinq heures de conseil en quelques lignes, mais retenons quelques moments clés.
Kacem Lemtiri, adjoint aux finances, s’est chargé comme le veut la coutume de lancer le débat sur les orientations budgétaires. S’il indique « n’avoir que de mauvaises nouvelles », ce n’est pas tout à fait vrai. Certes, « les recettes n’ont pas augmenté depuis 2015 » quand les charges ne cessent de croître (énergie, salaires), mais « la dette de la ville a baissé de 4 millions d’euros depuis 2020", et la dette par habitant est de 548€ quand pour les villes de la même strate elle est en moyenne de 1018€, ce qui a fait dire à l’élu que la situation financière de Lambersart s’est améliorée depuis 2020.
Pour faire face au contexte local et international (guerre en Ukraine), « les collectivités doivent rester moteur en matière d’investissement » a souligné Nicolas Bouche. C’est ce que va faire la ville en 2023, mais l’une des rares à prendre ce chemin. Pour cela la ville va emprunter 2,6 millions d’euros, ce n’était pas dans l’idée de l’équipe aux manettes, mais pour Christophe Caudron, « il n’y a rien de malsain à emprunter quand c’est pour investir ».
Que faire de tous ces sous ? Investir dans la transition écologique des bâtiments municipaux (panneaux photovoltaïques), investir dans des terrains de sports synthétiques (foot et Hockey), etc. En matière d’investissement, Pierre-Yves Pira, qui a d’ores et déjà annoncé qu’il voterait le budget, aurait voulu voir la ville investir dans la petite enfance plus précisément dans les crèches : « 1000 logements seront créés dans les prochaines années et gouverner c’est prévoir ». Christophe Caudron pour sa part, a félicité la Ville pour sa saine gestion financière mais précise « qu’on ne renverse pas la table en deux ans », ce qui en sous-titre signifie qu’elle n’était pas si mal gérée à l’époque de Marc-Philippe Daubresse.
Dans un conseil normal, les débats sur le plan de mobilité ou le PLH auraient été des sujets phares. Toutefois retenons un chiffre : 4 millions, c’est le nombre de déplacements vers, depuis ou intra métropolitains ! C’est beaucoup peut-être, et « pour limiter ces flux, il faut construire des parkings le long des voies pénétrantes » souhaite Pierre-Yve Pira. Quant au PLH, Pierre Bertin, élu à l’action sociale, a expliqué les priorités du plan de la MEL jusqu’en 2028, à savoir « répondre aux besoins en logements, favoriser la mixité sociale et participer au renouvellement urbain ». Un chiffre encore, la métropole doit construire 6000 logements par an pour répondre à ses besoins !
Accueil des gens du voyage : « Parce qu’ils nous ont sollicités plutôt que de s’imposer »
Pierre Bertin a aussi fait voter la création d’un terrain temporaire, rue Pasteur sur une partie du parking en schiste donnant sur le Colysée, pour une famille issue de la communauté des gens du voyage. Pourquoi eux ? « Parce qu’ils nous ont sollicités plutôt que de s’imposer » a indiqué le maire. De plus « s’il s’agit d’une obligation légale d’accueillir les gens du voyage, cette famille souhaite voir ses enfants poursuivre leur scolarité toute proche et être à proximité d’un hôpital ». Pierre Bertin a expliqué que les riverains de la rue Pasteur sont informés et que cette famille paiera les fluides et l’occupation du terrain. Christophe Caudron s’est réjoui : « On ne peut qu’applaudir cette initiative en droite ligne de l’action menée par l’ancienne maire Christiane Krieger, à l’époque du « sas Roms» avenue Bonte ».
Dernier pavé avant de se coucher, l’explication du PLU3 (Plan Local d’Urbanisme) par Nicolas Burlion. Une petite heure durant laquelle les élus ont montré une certaine fraîcheur d’esprit si l’on se réfère aux questions ou aux remarques souvent pointues et toujours techniques. Le PLU sera applicable à partir de 2024 et s’articule en sept points : la mixité fonctionnelle, l’habitat, la mixité sociale, la densité, la nature en ville, la mobilité et climat-énergie.
La mixité fonctionnelle obligera les villes à développer l’activité économique dans tous les projets métropolitains. Ici, Nicolas Burlion met un bémol, « certains quartiers ne sont pas adaptés pour y développer une activité économique ». Dans le même sens, Christophe Caudron craint « de futures friches », quand Pierre-Yves Pira n'est pas forcément contre : « Cela pourrait être des services publics ».
Au sujet de l’habitat, la ville est favorable au 40 % de logements conventionnés pour chaque création de logements, ce qui fait tiquer Christophe Caudron qui remarque aussi « une Loi SRU s’appliquant même à des villes n’ayant plus de foncier ». Aujourd’hui, les villes ne peuvent plus s’étaler au détriment des terres cultivables, la question de la densité se pose donc naturellement, la ville est donc favorable à la possibilité pour les habitants d’agrandir plus facilement leur logement en réalisant des extensions, « surtout que la ZPPAUP* contraindra une uniformité architecturale » dixit Christophe Caudron. Rien à redire non plus sur le ratio 0,7, signifiant l’obligation de consacrer 70m² sur 100 à du logement le long des lignes de métros, de bus ou de tramway, « ce qui n’empêche nullement de créer des parcs » pour Nicolas Burlion.
En début de conseil, Michaël Dereux et Nicolas Bernard étaient intervenus pour faire un point annuel, via leur observatoire de la participation, pour expliquer les efforts faits, ou encore à faire, par la municipalité pour intégrer le plus possible la population dans les décisions locales. En fin de conseil, ils auront pu constater, concernant les conseils municipaux, que le travail était collectif, la majorité n’hésitant jamais à amender ses textes de remarques des oppositions. Et si c’était aussi une forme de démocratie participative ?
Le prochain conseil se tiendra le jeudi 15 décembre prochain, on votera le budget. Vu les échanges cordiaux du soir, ce conseil sera-t-il de la petite bière ?
*Zone de Protection du Patrimoine Arborée, Urbain et Paysager