Retrouvez le compte-rendu de la réunion publique du 22 janvier
La chaufferie biomasse qui s’intégrera dans le nouvel écoquartier a été présentée en détail lors d’une réunion publique, mercredi 22 janvier.
De nombreuses réunions de concertation ont déjà eu lieu depuis trois ans pour définir le projet d’écoquartier sur le site des anciennes Briqueteries du Nord. Cette fois, la réunion publique d’information organisée mercredi 22 janvier au centre Eugène-Duthoit portait sur un élément précis et important du quartier : la future chaufferie biomasse. Cette chaufferie doit évidemment être construite avant les logements, commerces et services prévus sur le site, afin de pouvoir les alimenter en chauffage et en eau chaude sanitaire, d’où cette réunion qui s’est déroulée dans un climat respectueux et a rassemblé une quarantaine de personnes. Comme l’a expliqué en ouverture Nicolas Burlion, élu en charge de l’urbanisme, « ce projet est complémentaire du réseau de chaleur urbain, il est vertueux pour l’environnement et permet des économies ». Il a souligné que les logements collectifs déjà raccordés au réseau de chaleur « ont bénéficié d’un prix stable de l’énergie pendant la crise énergétique ».
Le réseau de chaleur
La réunion a ensuite été animée par des intervenants d’Engie et l’architecte de la nouvelle chaufferie. Matthieu Robin, responsable Réseaux de chauffage urbain Hauts de France chez Engie Solutions, a d’abord présenté le réseau de chaleur urbain de Lambersart. En effet, celui-ci est géré depuis sa création par un Groupement d’Intérêt Public où la Ville de Lambersart et Vilogia sont partenaires, et il fait l’objet d’une délégation de service public à Engie Solutions. La chaufferie située au Pacot-Vandracq est à la fois biomasse, c’est-à-dire alimentée par du bois en majorité, et utilisant du gaz. Elle alimente un réseau de chaleur de plus de 9 km, un réseau initialement implanté sur les quartiers du Pacot-Vandracq et Bourg-Mairie puis sur le quartier du Canon d’or depuis 2023. Sont ainsi alimentés en chauffage de nombreux bâtiments publics, des bâtiments privés, et des résidences collectives. Les avantages : une production de la chaleur centralisée, une fourniture localisée, une diminution des gaz à effet de serre et des coûts maîtrisés.
L’extension vers le projet des Briqueteries du Nord, de 2 km, passera, en sous-sol, par la rue de Lompret à partir du chemin de fer, puis la rue du Maréchal-Juin, l’avenue de Viersen, et la rue Winston-Churchill, alimentant au passage de nouveaux bâtiments publics (centre Eugène-Duthoit, écoles...) et si possible des résidences privées. Elle sera donc permise par la création d’une nouvelle chaufferie, celle-ci entièrement biomasse, ce qui fera passer la part d’énergies renouvelables à 85 % dans le réseau de chaleur lambersartois. Cette extension et ce nouvel équipement, positionné au nord-ouest de l’écoquartier, permettront aussi de contribuer encore davantage à la stabilisation du tarif payé par les utilisateurs.
La nouvelle chaufferie
Matthieu Robin a présenté le fonctionnement de cette chaufferie alimentée exclusivement par du bois venant d’un rayon de 100 km. Ce bois sera déposé dans un silo, extrait vers le foyer de la chaudière, et la chaleur sera récupérée au niveau de la fumée, transmise via des ballons de stockage d’eau chaude à des tuyaux d’eau qui partent vers les bâtiments à chauffer ou se desservir en eau chaude sanitaire. Les cendres seront dirigées vers une benne, et emmenées par camion. Les fumées seront filtrées deux fois, d’abord de manière cyclonique pour extraire l’essentiel des particules, puis de manière plus fine. « Elles seront contrôlées » a rassuré l’intervenant.
L’architecte du cabinet Atelier Carbone 14 a ensuite pris le relais pour présenter le bâtiment. Sa situation d’abord, au nord-ouest de l’écoquartier, avec une emprise au sol de 650 m² sur un terrain de 3700 m², plus précisément 71 mètres sur 41 mètres de côtés. Le terrain est bordé par une zone humide qui sera préservée, particulièrement pendant les travaux. L’accès se fera par le prolongement de la rue de Madrid. La parcelle sera dotée d’une clôture et d’une haie végétale. Le bâtiment respectera les règles de distance vis-à-vis des limites de terrain et des bâtiments existants. La hauteur maximum de la chaufferie sera de 10,5 mètres, soit une hauteur moindre que la grande halle existante, mais une partie des bâtiments ne dépassera pas 4,5 mètres et une autre partie 8,5 mètres. Les toitures de ces parties basses seront végétalisées. La cheminée, de couleur claire et mate, fera, c’est réglementaire, 20 mètres de haut, soit 10 mètres de moins que la cheminée actuelle.
Esthétiquement, le bas du bâtiment sera en béton clair et le haut en briques et parements de briques claires, en référence à l’histoire du site.
Des nuisances réduites
Concernant les nuisances visuelles, au-delà de l’aspect esthétique du bâtiment, l’architecte a également présenté une étude des volumes de la chaufferie par rapport aux gabarits environnants et vus des rues à proximité, et l’estimation de l’ombre portée aux différentes heures de la journée, très peu gênante.
Concernant les nuisances sonores, il devrait y avoir 310 livraisons de bois par an, par camion, davantage l’hiver qu’aux beaux jours, et jamais la nuit ni le week-end. Le bruit émis par la chaufferie elle-même ne doit pas dépasser 5 dB de plus que le bruit ambiant existant – qui a été mesuré -, de jour comme de nuit. Un merlon végétalisé permettra d’atténuer les nuisances sonores, qui seront de toute façon mesurées et contrôlées.
Enfin, concernant la pollution, l’engagement est pris d’être plus exigeant que les normes existantes, grâce à l’existence d’une double filtration des fumées.
Pour les maisons individuelles aussi ?
L’assistance était ensuite invitée à poser des questions. Nicolas Burlion a ainsi été amené à expliquer le dispositif administratif concernant la chaufferie et le réseau de chaleur. « Engie a racheté le terrain au groupement. La puissance publique ne peut pas créer et entretenir cette installation, techniquement et financièrement, donc il y a une délégation de service public à un partenaire privé, Engie ». Il a expliqué aussi que d’une manière générale, « ce qui, dans le projet, sert à tous, comme les voiries, trottoirs, espaces verts, est rétrocédé à la Ville et à la MEL, c’est classique ».
A la question « comment les camions sont vidés », M.Robin a répondu qu’il s’agissait de camions spéciaux, avec un fonds qui pousse le bois vers le bout de la remorque pour le décharger.
Plusieurs habitants du quartier ont aussi demandé les conditions pour que les maisons individuelles puissent être raccordées au réseau de chaleur qui sera créé. Réponse : « Il n’y a aucune contre-indication mais il y a un droit d’entrée sur le réseau et un coût des travaux pour raccorder, ce qui fait qu’un seul particulier n’a pas d’intérêt financier à se raccorder. Il faut 4 à 5 maisons proches groupées pour créer une sous-station du volume d’une pièce à laquelle le réseau de chaleur va se raccorder, et partant de là une distribution pour les maisons, avec chacune son compteur. Cela nécessite une analyse technico-financière à chaque fois ».
En réponse à d’autres interrogations, le responsable a aussi expliqué que les livraisons de bois étaient faites dans un lieu couvert et que la chaufferie fonctionnerait toute l’année « car il y a de l’eau chaude sanitaire en plus du chauffage ». Enfin, Nicolas Burlion a précisé que le projet présenté sera soumis à l’aval de l’Architecte des Bâtiments de France. En effet, si le site n’est pas situé en Secteur Patrimonial Remarquable, la Ville a souhaité faire auditionner les dossiers d’urbanisme à l’ABF afin de s’assurer du respect de l’intérêt public attaché au patrimoine, à l’architecture, au paysage, à la qualité des constructions et à leur insertion harmonieuse dans le milieu environnant.
Le calendrier
- 2025 : les études complémentaires, le dépôt du permis de construire, la première pierre et le début des travaux d’extension du réseau de chaleur
- 2026 : la construction de la chaufferie et la finalisation du réseau
- 2027 : la première livraison de chaleur, le raccordement progressif des résidences et bâtiments publics.