La Ville a signé un partenariat avec Alcome, un éco-organisme en charge de la lutte contre les mégots au sol. En échange d’aides financières et matérielles, elle s’engage dans diverses actions.

On estime qu’en France, un millier de mégots sont jetés chaque seconde dans la nature, que les mégots représentent, en quantité, la moitié des déchets abandonnés dans l’espace public, et que le poids des mégots jetés représente 25 000 tonnes par an.

Sur les plages et les littoraux, les filtres de cigarette représentent 40 % des déchets récoltés, sachant qu’il ne s’agit en grande partie de mégots non pas jetés sur place, mais transportés par les cours d’eau. Et c’est grave car un mégot jeté n’est pas biodégradable, c’est une source essentielle de pollution des sols, oui, mais surtout de l’eau, avec toutes les matières toxiques qu’il contient.

Des expérimentations ont montré que dans un litre d’eau, il fallait moins de 96 heures à un mégot pour tuer la moitié des poissons exposés !

Parallèlement à la mise en place d’une politique de dénormalisation du tabac dans les espaces publics, la ville de Lambersart s’engage donc dans la lutte contre les mégots au sol. Pour cela, elle a signé en mai, pour trois ans, un contrat avec Alcome, l’éco-organisme en charge de la réduction des mégots dans l’espace public. Alcome aide la Ville matériellement, notamment en fournissant des cendriers de rue et des cendriers de poche, et contribue financièrement au nettoiement de la voirie. En contrepartie, la Ville s’engage de plusieurs manières.

Des poubelles et des éteignoirs dans l’espace public

Quand on est dans l’espace public, un mégot, ça se jette dans une poubelle, pas sur le sol, pas sur le trottoir, ni dans le caniveau ou l’avaloir ! Oui mais pour cela, il faut des poubelles à disposition. De ce côté-là, pas de problèmes à Lambersart, où on compte environ 650 poubelles de rue !

Cependant, beaucoup de personnes hésitent à y jeter leur mégot par peur de créer un incendie. C’est pourquoi il faut que les poubelles soient munies d’un éteignoir. Et là, pas d’excuse non plus, c’est le cas de quasiment toutes les poubelles sur le territoire lambersartois. Et de toutes les poubelles récentes. Vingt-huit cendriers de rue, financés par Alcome, seront également posés à des endroits stratégiques, où l’on fume beaucoup et où s’accumulent les mégots.

Des arrêtés municipaux

Dans le cadre de ce partenariat, la Ville a également pris deux arrêtés municipaux, l’un précisant l’interdiction de jeter des mégots au sol sur la voie publique (le Code pénal interdisant déjà de jeter tout déchet au sol) et pouvant entraîner une amende de 135 €, l’autre exigeant des commerçants qui bénéficient d’une terrasse de faire respecter cette interdiction par leurs clients, faute de quoi ils risquent une contravention de 35 €.

 

 

Sensibiliser la population

Enfin, la Ville s’engage à sensibiliser la population tous azimuts.

Cela prend la forme d’une campagne de communication conçue au sein des services municipaux. Une communication classique, par le biais de ce Lambersart Info bien sûr, mais aussi sur le site internet, les réseaux sociaux, par des affiches dans les salles municipales…

La sensibilisation se fera également sur la voirie, grâce à des pochoirs sur le sol pour inciter à ne pas y jeter
les mégots.

Enfin, une communication événementielle est prévue. Des roll-ups (kakémonos déroulants) seront déployés
lors des différentes manifestations municipales. Des kits composés de cendriers de poches et de supports explicatifs pourront être fournis aux organisateurs de braderies. Une information sera assurée aussi lors des assemblées de quartier qui se déroulent chaque mois jusqu’en juin.

Il est impératif de réduire cette pollution visuelle et environnementale.

Il est interdit de jeter des déchets sur la voie publique, quels qu’ils soient. Certaines personnes font preuve d’un comportement incivique en toute connaissance de cause en jetant leur mégot au sol plutôt que dans un cendrier ou une poubelle, par nonchalance. Il y a aussi une méconnaissance de ce qu’est un mégot. Les mégots ne sont pas biodégradables, ils sont très polluants et ne doivent pas être jetés sur le trottoir ni dans le caniveau, car tout cela finit en général dans nos rivières et nos mers. Certaines personnes ont peur de mettre le feu au contenu de la poubelle de rue, mais il suffit de bien écraser sa cigarette sur l’éteignoir, cette surface plane au-dessus de nos poubelles, avant de la jeter. Et je souligne aussi qu’il faut penser à ne pas jeter l’emballage plastique du paquet de cigarettes ou le paquet vide au sol.

Contribuer à la dénormalisation du tabac

La Ville s’est déjà engagée dans une politique de lutte contre le tabagisme, concrétisée par la mise en place au fil du temps d’espaces sans tabac dans les parcs publics, autour des salles et espaces sportifs et devant les écoles publiques, bientôt devant les écoles privées. L’objectif est surtout de retarder l’âge de la première cigarette chez les jeunes générations. La lutte contre les mégots jetés au sol se mène en parallèle et en complément : moins on verra de mégots sur la voie publique, plus cela dénormalisera le tabac dans l’inconscient des jeunes. Alors, bien sûr, pour la santé, il vaut mieux s’arrêter de fumer, mais si on fume, pour la santé des autres, il faut conserver son mégot de cigarette avec soi, ou le mettre dans une poubelle. Et puis préserver la santé, c’est aussi lutter contre la pollution,
et le mégot pollue énormément.

Un mégot jeté au sol c’est

  • 10

    ans pour se dégrader

  • 4000

    substances toxiques, dont du cadmium, du plomb, du nickel

  • 500

    litres d’eau pollués