Retrouvez l'entretien réalisé à cette occasion

Entretien avec Nicolas Bouche

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué depuis juillet 2024 ?
Sans hésiter, le jardin Debuire-du-Buc. Un projet qui s’est enfin concrétisé de façon remarquable. Le mélange de nature, de sport, de lieu de partage autour du potager, des tables de pique-nique… Le tout réalisé avec la participation active des habitants. C’était exactement ce vers quoi on souhaitait absolument tendre, et cela vaut pour tous les projets. Symboliquement, c’est fort, car ce projet réunit beaucoup de nos aspirations et de nos valeurs. Donc oui, s’il faut retenir un seul exemple de l’année passée, c’est la parfaite synthèse de notre manière de travailler. D’une manière générale, nous sommes fiers d’avoir développé la participation citoyenne.

Depuis le jardin Debuire-du-Buc est d’ailleurs le point de démarrage d’un parcours sport et santé.
C’est aussi le rôle d’une ville de se soucier, en général, du bien-être de ses habitants. Alors, quand nous proposons des lieux permettant de s’oxygéner, de se retrouver et d’avoir une activité physique, c’est très important. Lambersart est une ville de sport. Les Foulées vont fêter leur 39e édition. Récemment, j’ai apprécié que la ville accueille une des quatre rencontres officielles du championnat national de roundnet, un sport d’équipe facile, de rue, du sport pour tous ! Parce que le rôle d’une ville, c’est de permettre à chacun, grâce à ses associations sportives, de pratiquer le sport qui lui plaît, quel que soit son niveau. J’ajouterai que le parcours santé permet également de découvrir la ville à pied, voire de découvrir des coins que l’on ne connaissait pas.

Il y a de plus en plus de renaturation en ville et la ville concourt à nouveau pour la 4e fleur : pourquoi est-ce important pour Lambersart ?
À chaque fois que la municipalité requalifie une voirie, il y a une réflexion pour y planter un peu de nature. Malgré tout, nous sommes en ville, et nous ne pouvons pas recréer la campagne dans un environnement très urbanisé. N’empêche, permettre à la nature, aux insectes et aux animaux de s’épanouir en ville, et cela apporte aussi du bien-être aux habitants. C’est ce que nous avons fait rues Champêtre et Nadaud, par exemple. Il y a plus de 80 habitants qui ont demandé des fosses végétalisées devant chez eux, avenue Becquart. Il n’y a que trois villes dans la métropole qui ont 4 fleurs : Roubaix, Tourcoing et nous. Les services travaillent dur pour conserver cette récompense, reconnaissance par un organisme indépendant du travail d’embellissement et de renaturation écologique de la Ville. Lambersart est une très belle ville, et c’est une fierté.

Vous évoquez l’avenue Becquart, où en sommes-nous des travaux ?
Je tiens à faire remarquer que la ville de Lambersart est responsable des travaux qui ont débuté il y a deux mois. Les 18 mois qui ont précédé ont été marqués par des travaux d’assainissement et de gaz qui se seraient déroulés, de toute façon, et de la même façon, exigés par la MEL et par GRDF. Nous, nous avons le désir de modifier le profil de l’avenue, de l’adapter au passage des bus, d’améliorer la mobilité douce et de planter des arbres dans une artère où il n’y en avait aucun. Alors oui, cela fait déjà deux ans...

Les travaux de la voie verte, boulevard de l’Alliance, viennent de débuter. Que permettra-t-elle ?
Cette voie, qui est un de nos projets-phares, permettra aux piétons et aux cyclistes lambersartois de se rendre à Lille et d’être en parfaite sécurité. C’est aussi un levier pour diminuer les flux traversants d’automobiles dans Lambersart. Les bouchons à Lambersart ne sont pas liés aux Lambersartois, mais à ceux qui viennent de l’ouest. Alors, si des personnes lâchent leur voiture pour un vélo parce qu’elles peuvent se rendre à Lille de manière sécurisée, ce sera mieux pour tout le monde.

Le premier projet dans le cadre du mécénat vient d’aboutir, avec l’acquisition d’une 2e navette seniors. Qu’en pensez-vous ?
La démocratie participative, c’est faire participer les habitants à la vie de la ville. On peut participer à des réunions publiques, à des groupes de réflexion… Mais comment intégrer les entreprises à la vie de la ville, si ce n’est en leur proposant de participer au financement de projets ? Par cet aspect financier, les entreprises peuvent montrer leur attachement à Lambersart. Certaines jouent le jeu, et je les en remercie, en abondant le fonds de dotation qui nous a permis d’acquérir la deuxième navette. Maintenant, à nous d’entretenir et de faire savoir que les entreprises peuvent participer à des projets en faveur des Lambersartois.

Pourquoi, en 2025, la Ville s’engage-t-elle dans un plan de réduction des déchets ?
La gestion des déchets, c’est un vrai souci mondial. Si on peut contribuer à diminuer la production de déchets, ce sera bien. On le fait par conviction, mais aussi parce qu’on se rend compte que, dans certains quartiers, la gestion des déchets est plus difficile. Alors, nous nous rapprochons des habitants pour qu’ils nous aident. On ne peut pas toujours compter uniquement sur les institutions, la MEL, la Ville ou les bailleurs : chacun peut participer. Si j’aime mon quartier, je peux contribuer à l’améliorer. On peut tous faire un petit effort, et on en sera fier.

La Ville est-elle toujours partante pour adhérer au centre de supervision urbaine métropolitain ?
La sécurité, c’est l’État qui en est responsable. Cela fait partie de ce qu’on appelle les fonctions régaliennes de l’État (qui ne sont pas nombreuses : édicter le droit, garantir la sécurité et l’ordre public, rendre la justice, définir la politique de défense et la politique étrangère de la France). Ce dernier, confronté aux difficultés financières que l’on connaît, confie aux communes le soin d’assurer la sécurité avec des policiers municipaux qui n’ont pas les mêmes prérogatives que les policiers nationaux ! De fait, les citoyens pensent que le maire a les outils pour limiter les cambriolages ou les vols de voitures. C’est faux ! Nos policiers sont à pied et à vélo, ils ne peuvent interpeller qu’en cas de flagrant délit. Pour la vidéosurveillance, les études montrent qu’elle n’empêche pas les délits, et qu’elle n’aide à la résolution que de 2 % d’entre eux. Toutefois, la nuit, dans le cadre d’un CSU, les agents devant les écrans peuvent faire intervenir la police nationale quand ils constatent un fait anormal. Alors, quand la MEL a proposé de mettre en place le sien, nous avons décidé d’y adhérer, parce que les caméras de la ville seront visionnées en direct entre 18h et 6h du matin. De plus, c’est soutenable financièrement : 500 € par caméra et par an. Des caméras seront changées ou réparées dès cet été, et le CSU devrait fonctionner dès septembre pour les 38 villes adhérentes. En parallèle, nous conservons notre philosophie en matière de sécurité : recruter des policiers municipaux (dont les effectifs ont cru de 50% depuis le début du mandat) qui patrouillent à vélo et à pied dans les quartiers.

Que répondez-vous à ceux qui disent que la ville semble morte ?
Je les invite à lire les deux dernières pages du Lambersart Info, qui débordent d’animations. Surtout en ce moment, entre la fête de l’Eurométropole, la Fête de la musique, le 14-Juillet, le Tour de France, mais aussi les fêtes des écoles… Je dis qu’on ne doit pas habiter dans la même ville ! Et même au coeur de l’hiver, la ville est animée, entre le marché de Noël, la saison culturelle, le cinéma qui est pérennisé… La salle Malraux a trouvé son public. Nous sommes assez fiers d’avoir proposé, en avant-première, et bien avant Paris, « Du charbon dans les veines », qui a reçu des Molières au printemps.

À quoi ressemblera la dernière année de votre mandat ?
Aux années précédentes ! Le mandat s’achèvera en mars 2026, et nous oeuvrerons jusqu’au dernier jour. Les projets mettent déjà assez de temps à se monter et à se concrétiser, alors nous n’allons pas arrêter de vivre et de saisir les opportunités. Becquart, on en parle depuis quatre ans : cet automne, ce sera fini. La voie verte, on en parle depuis cinq ans : une portion sera terminée également. La ville va continuer à vivre, et heureusement !