Avec le changement climatique, la renaturation en ville est nécessaire. Oui, mais où et comment, avec quel argent ? Lambersart, déjà bien engagée, travaille sur le sujet avec l’Agence d’Urbanisme de Lille Métropole.
Remettre de la nature en ville, ce n’est pas une nouveauté à Lambersart. « C’est comme Monsieur Jourdain avec la prose, on en fait sans le savoir ! Depuis des années, c’est une priorité dans cette ville, et notre équipe a encore accéléré », explique Antoine Pierrot, adjoint à la transition écologique.
Lors de chaque chantier de voirie, une place plus importante qu’avant est donnée à la végétation. On peut citer dans les plantations récentes la rue Champêtre, l’avenue Debuire-du-Buc, la rue Nadaud, la rue Pierre-et-Marie-Curie, la rue de la Carnoy, le triangle vert République... Bientôt, l’avenue Becquart, la rue Abbé-Desplanques et la rue Ampère seront concernées, au terme de la réfection de voirie prévue.
Dans ce contexte, l’Agence d’Urbanisme de Lille Métropole (Adulm) a proposé à la Ville de Lambersart, comme à deux autres villes de la métropole, de participer à trois ateliers sur la renaturation. Il s’agit de réfléchir à la pertinence et l’efficacité de cette renaturation, mais pas seulement : l’Adulm est missionnée par l’État pour accompagner les communes à solliciter les financements disponibles, notamment le Fonds Vert. Des élus concernés, des techniciens des services espaces verts, espaces publics, aménagement, ont commencé à plancher sur le sujet en janvier, aiguillés par des architectes, urbanistes et paysagistes de l’Adulm.
Le 1er atelier a permis de planter le décor. Pourquoi remettre de la nature en ville ? Antoine Pierrot résume : « L’essentiel des raisons est en lien avec l’adaptation au changement climatique, il s’agit d’éviter les îlots de chaleur » et de « protéger les populations les plus fragiles », qui ne vivent pas dans une maison avec jardin. Les autres objectifs sont de promouvoir la biodiversité, de mieux garantir les ressources en eau, d’accentuer la capacité de captage du CO2…
Du constat au partage d’outils
Le 2e atelier, fin mars, avait pour objet de réfléchir aux endroits où apporter de la nature, à partir de données techniques et scientifiques collectées par l’Adulm et la MEL. « Nous avons bénéficié d’une vue d’ensemble. On n’est pas mal placé, à la fois grâce à ce qu’on a déjà fait en renaturation et grâce à l’importante proportion de maisons avec jardins à Lambersart ». L’analyse de cartes révèle sans surprise que les zones où se combinent manque de végétation et d’arbres, manque d’air, pollution, sont les quartiers de Canteleu et dans une moindre mesure du Canon d’or et des Muchaux, des quartiers très minéralisés ou avec une forte circulation automobile.
Plus finement, il apparaît nécessaire d’essayer de créer une connexion des espaces végétalisés, pour l’instant fort morcelés, et de respecter différentes strates de végétation dans chaque projet : herbacées au sol, arbustes, et arbres. « Nous allons approfondir le “comment” dans notre 3e atelier en juin », termine Antoine Pierrot, en évaluant les espaces publics pouvant faire l’objet de renaturation, en partageant des outils et des exemples d’autres communes, en s’attelant aux sources de financement possibles. « Bref, j’attends beaucoup de ces ateliers afin d’être plus pertinent dans notre démarche de renaturation ».
Participez à la renaturation !
Remettre de la nature en ville, cela passe aussi par les propriétaires privés. Antoine Pierrot en conjure les Lambersartois : « Privilégiez les jardins plutôt que les cours dès que possible, évitez de bitumer vos parcelles vertes. » Il recommande aussi des jardins avec des arbustes et des plantes plutôt qu’uniquement du gazon, et le gazon peu tondu ou pas du tout sur une zone si vous en avez la possibilité. L’arbre doit avoir également toute sa place : « L’arbre de votre voisin ne connaît pas les limites de parcelle, il a l’inconvénient d’amener des feuilles chez vous ou de bloquer la lumière, mais il a de multiples impacts positifs. J’invite donc chacun à prendre en compte cet aspect dans ses échanges avec son voisin. »
Enfin, n’hésitez pas à demander un permis de végétaliser le long de la façade de votre habitation ancienne, comme de nombreux Lambersartois l’ont déjà fait, via le lien ci-dessous :
DEMANDE DE PERMIS DE VÉGÉTALISER