Peu avant 22h, ce 18 février 2021, tous les yeux de la communauté scientifique sont braqués sur Mars. Le rover Persévérance arriveau-dessus du cratère Jezero sur la planète rouge, après six mois de voyage. Gros défi pour la sonde qui doit, en seulement sept minutes, passer d’une vitesse de plus de 20 000km/h à zéro pour y déposer son chargement. Ensuite, ce n’est plus qu’un jeu d’enfant.

En effet, un an plus tard, le 7 avril exactement, et après trois mois d’un entraînement que même Thomas Pesquet aurait eu du mal à suivre, ce sont les élèves de CP/CE1 de Sylvie Briatte du groupe scolaire Watteau-La Fontaine qui prennent, munis de leurs tablettes connectées, le contrôle de mini-rovers Persévérance qui sillonnent le cratère.

C’est en duplex avec la Cité de l’Espace que le défi d’une durée de 3/4 d’heure est lancé. Les élèves l’ont relevé haut la main.

C’est un projet fantastique « qui permet aux enfants d’apprendre à programmer des blue-bot et d’aider la Nasa à récolter des échantillons » indique l’enseignante. Un projet très porteur si l’on en juge l’excitation de chacun. Ils sont trois autour de chaque blue-bot. Paul explique qu’il faut aller vite car « le robot doit récupérer des échantillons puis, quand il y en a assez, la fusée doit redécoller pour la terre ».

A la question : y a-t-il de la vie sur Mars ? Paul, en déjà fin connaisseur, ne s’avance pas trop : « Ce que je sais, c’est qu’il y a de l’eau sur Mars ». Tout à côté, Louisa, Agathe et Gaspard s’affairent autour de leur blue-bot. L’équipe est bien rodée, Gaspard prépare les cartes programmées qu’il installe devant lui et qui indiquent les directions à prendre, Louisa les dicte à Agathe qui les enregistre dans la tablette.

Une fois l’étape terminée, les yeux s’écarquillent, le blue-bot se déplace tout seul sur Jezero. Louisa glisse « des fois, le robot fait n’importe quoi ! », mais sans torture elle avoue « c’est parce qu’on l’a mal programmé ». Les enfants sont formidables. « C’est un vrai travail de coopération, car il faut savoir se faire entendre, se faire comprendre et s’écouter avec les élèves de CE1 chapeautant les CP » note la professeure des écoles.

 

Un tel projet « a pour toile de fond de travailler les mathématiques, apprendre à coder des déplacements, se repérer dans l’espace mais aussi de travailler sur le tableau ENI (Ecran Numérique Intéractif) donné par la ville de Lambersart » souligne Sylvie Briatte, pas peu fière d’avoir sa classe sélectionnée avec trois autres sur 120 dossiers sur la piste de départ.

Si les enfants sont sensibilisés aux sciences ou à l’apprentissage du système solaire, l’aventure est un merveilleux prétexte pour inventer une histoire, travailler l’expression écrite, la géographie, la géologie et l’art plastique. Pas de classement au final, de nombreux reportages, dont un film façon timelaps avec une belle fusée qui décolle, ont été transmis à la Cité de l’Espace. Sylvie Briatte explique également : « Au début, nous utilisions les robots une fois par semaine, puis nous avons souhaité profiter beaucoup plus du matériel avant de devoir le rendre ». A voir les sourires et la joie dans la classe, aucun élève ne se plaindra de faire classe autrement, souvent les yeux dans les étoiles.