Le saviez-vous ? Lambersart héberge des ruches dans des espaces publics, notamment au clos Saint-Pierre, gérées par des apiculteurs
Jeune retraitée de l’enseignement, Odile Cypriani est l’apicultrice qui gère les ruches du clos Saint-Pierre. Les abeilles, pour la Lambersartoise, c’est une passion de toujours. « J’ai passé toute mon enfance dans le grand jardin de mes parents, et au fond il y avait un petit bois avec des ruches d’un apiculteur. J’ai toujours vécu avec les abeilles, elles m’émerveillent ». D’une manière générale, elle souligne : « Il faut favoriser les abeilles, comme les autres acteurs de la planète. On est bien à vivre avec d’autres êtres que les humains, on a plein de choses à en apprendre ».
Il y a une dizaine d’années, elle a appris qu’il était possible de se former à l’apiculture auprès du rucher-école de Lille, et s’est lancée. Puis elle a eu l’occasion de reprendre la gestion des ruches du clos Saint-Pierre, à l’époque avec une amie, Anne-Sophie Pruvost, aujourd’hui à la tête de l’association Secrets et Merveilles de plantes. « J’ai actuellement 3 ruches plus une petite qui démarre. Selon les années, il y a entre 3 et 7 ruches ». Car, sans entrer dans le détail, le nombre des abeilles est impacté par les conditions climatiques, et quand une ruche dépasse les 50 000 abeilles autour d’une reine, la ruche a besoin de se séparer, d’essaimer. Chaque ruche peut donner jusqu’à 40 kg de miel, récolté en général pour Odile en juillet. « Ensuite, je n’y touche plus, c’est pour leurs réserves ». Car, petit rappel, le miel récolté est celui qui est produit en trop par les abeilles, qui font du miel pour nourrir la ruche. « Si elles essaiment, je perds une partie des abeilles et il y a des risques que je n’aie pas de miel. C’est pour cela qu’en général, je les pousse moi-même au printemps à créer une colonie et à faire une reine, en choisissant mon cadre, avec des larves jeunes, des nourrices ». Cette année, c’est un peu raté, regrette Odile : « Je n’ai pas pu ouvrir les ruches à cause de la météo pluvieuse et fraîche, l’une a essaimé mais j’ai réussi à contenir les autres ».
Pour autant, au bout de dix ans de pratique, et de temps passé surtout aux beaux jours, « je suis toujours aussi ravie », sourit l’apicultrice : « Je finis par avoir mes petites habitudes, par connaître très bien cette micro-société que forment les abeilles, et comment elles vivent dans le clos Saint-Pierre et autour. En même temps, il n’y a pas deux années identiques ! » De plus, le lien est resté fort avec les anciens élèves du rucher-école : « On échange, on s’entraide, et on mutualise du matériel ». Seul inconvénient : les ruches étant situées dans un espace public, même à l’écart du passage, elles sont parfois détériorées. « Heureusement, la mairie va installer prochainement une clôture, c’est bien ».
Alors si vous passez par là, observez le ballet des abeilles, écoutez leur bourdonnement, mais à distance !
Préservons les abeilles
D’après le Groupe Ornithologique et Naturaliste des Hauts-de-France, on estime qu’il y a 350 à 400 espèces d’abeilles dans la Région. La plupart de ces abeilles sont sauvages et solitaires, et non pas domestiques.
90 % des plantes à fleurs dépendent des abeilles et des autres insectes pollinisateurs pour se reproduire, c’est dire l’importance de la préservation de ces espèces! Et pourtant, une espèce d’abeilles sur 10 est aujourd’hui au bord de l’extinction.
Leur préservation, ainsi que celle des pollinisateurs en général, est un enjeu majeur pour garantir nos capacités de production alimentaire et préserver la diversité des espèces végétales, mais également des espèces animales qui s’en nourrissent.