Tout ce qui s’est déroulé lors du Conseil municipal du 12 octobre 2023
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Compte-rendu
Le conseil municipal de rentrée, ou d’automne, est depuis trois ans traditionnellement consacré au ROB (Rapport d’Orientation Budgétaire) , en préparation du budget, qui sera voté en décembre et prêt et en ordre de bataille pour le 1er janvier 2024. Cela s’est passé comme prévu sans un accroc ou presque. Mais avant et après ce gros morceau de vie municipale, beaucoup d’autres sujets ont tenu en haleine les élus du conseil ce jeudi 12 octobre.
En préambule, Nicolas Bouche a fait respecter une minute de silence en la mémoire de Maurice Oblin, ancien conseiller municipal de 1983 à 2001, décédé à l’âge de 84 ans en septembre dernier. Le maire y a associé « les victimes du terrorisme en Israël et celles des représailles à Gaza ».
Antenne
Avant de dérouler les délibérations, le conseil a connu un premier débat, celui concernant les antennes mobiles et notamment celle du stade Georges-Delfosse qui fait beaucoup parler dans le quartier du Canon d’Or. C’est Pierre-Yves Pira de Lambersart sociale, écologique et solidaire qui a allumé la mèche en pointant le manque de concertation même s’il en convenait lui-même : « La Ville, si elle n’en veut pas, ne peut pas y faire grand chose », tout en fustigeant l’État de saper « le pouvoir de décision des élus de terrain ». Nicolas Burlion, élu à l’aménagement, a fait son mea-culpa et présenté ses excuses auprès des riverains : « Sachant que personne ne souhaiterait une antenne, nous avons choisi l’endroit le moins mauvais ».
Un collectif de riverains s’est constitué, il y aura un recours et la Ville « les soutiendra moralement mais c’est très très très difficile de gagner quand on étudie la jurisprudence » a ajouté le maire. La question du réseau mobile a permis d’apprendre qu’il y a 14 antennes sur Lambersart et qu’il y en aura d’autres. Ce débat a rappelé aux plus anciens qu’il y a une quinzaine d’années, les Lambersartois débattaient alors de la mauvaise qualité du réseau internet et plus particulièrement au Canon d’Or, « Sign of the times », aurait pu dire Prince.
Si à une heure plus avancée du conseil, les élus ont ferraillé sur la pertinence de confier à des opérateurs privés le placement de trottinettes et de vélos électriques sur la voie publique, en amuse-gueule Nicolas Burlion a évoqué la volonté de la MEL de déployer sur le territoire des bornes de recharge électrique pour les voitures en rappelant qu’en 2035, on ne vendrait plus de moteur thermique. L’élu s’inquiète, au même titre que pour les vélos et trottinettes, « qu’il n’y ait peut-être pas de concertation quant au choix des emplacements », mais il a indiqué que la Ville pourrait aussi en « installer dans les parkings de plus de 20 places, mais il faudra les acheter ». D’où l’idée d’intégrer un groupement pour « certes les payer moins cher » a souligné Nicolas Bouche « mais une fois de plus c’est la Ville qui va payer ».
Egalité hommes/femmes
Est venu le temps des rapports. Le premier, celui sur l’égalité hommes/femmes en mairie et dans l’espace public a été détaillé par Barbara Leroy-Laidebeur. L’élue a expliqué avec force chiffres la place des hommes 44 % contre 56 % de femmes dans les services de la mairie et qu’en même temps elles n’étaient que 16 contre 19 à avoir des postes à responsabilité. Le rapport de force s’accentue davantage « au sein du comité directeur avec seulement 2 femmes et 8 hommes » !
Peut-on voir le rapport s’inverser ? Avec le recrutement par la ville de 30 femmes contre 14 hommes, on peut le souhaiter, ce qui est sûr c’est que l’élue aux ressources humaines de la Ville va y veiller ! Comment ? « En proposant différents rythmes de travail et en pérennisant le télétravail ». Barbara Leroy-Laidebeur a également élargi le spectre de la place des femmes dans la société en général et notamment dans l’espace public et dévoilé le travail effectué ou à poursuivre par la ville : « Réfléchir à la sécurité des femmes dans les projets d’urbanisme à la Briqueterie et à Bonte, inciter les femmes à participer à la conception de projets, au réaménagement du parc Borloo, à la création d’un conseil citoyen au Pacot-Vandracq ou encore féminiser les noms de rues ».
Finances
Kacem Lemtiri, adjoint aux finances, pilote les cordons de la bourse de la Ville depuis trois ans. Il joue à domicile quand il détaille sa première délibération, la décision budgétaire modificative. L’élu marque même plusieurs buts d’entrée : « 20 000€ de recettes supplémentaires sur le chiffre d’affaire de la guinguette, 30 000 de recettes supplémentaires grâce à l’augmentation de la fréquentation des structures périscolaires » et on retiendra surtout « les 756 000€ de bases définitives de la fiscalité directe locale ». Quezaco ? « C’est une DM salvatrice » pour Christophe Caudron, de Lambersart avec vous, « les bases dynamiques permettent à la Ville de récupérer 756 000€ parce que des Lambersartois ont déclaré des vérandas, si vous voyez ce que je veux dire, construit des piscines ou tout simplement amélioré leur maison dans une ville convoitée ».
Est venu ensuite le temps du ROB, « trop tôt dans l’année, alors que l’été se prolonge » a souligné Christophe Caudron. Pour l’élu d’opposition, en effet, « à moins de savoir lire dans les entrailles de poissons, vous ne pouvez pas prédire l’avenir » et surtout les chiffres (croissance, inflation, dotations, etc). C’est devenu une tradition à Lambersart, « un budget débute au 1er janvier », a indiqué Nicolas Bouche et non plus au 31 mars.
Kacem Lemitiri a parfois été alarmiste mais confiant, encouragé dans ce sens par le maire qui dira : « Je ne serai pas le maire d’une ville en faillite ». Les finances sont tenues d’une main de fer et pourtant « les marchés qui coûtaient 100€ en 2022 nous coûtent 160€ en 2023 ». L’élu explique que toutes les augmentations « impactant le budget de fonctionnement rendent l’investissement plus difficile ». Pourtant, « la Ville n’a pas augmenté les taux de la taxe foncière, en revanche l’État a augmenté ses bases de 7,1 % », d’où l’augmentation sur la feuille d’impôt qui elle aussi tombe à l’automne.
La Ville cherche des subventions pour tous ses projets « qu’ils coûtent 10, 20 ou 100 000€ » et elle serre les boulons, permettant grâce à un travail important de gestion avec les services, de diminuer les dépenses de « de 6 à 5 millions ». Kacem Lemtiri est d’autant plus vigilant qu’il table sur une perte de la DSU (Dotation de Solidarité Urbaine) de 1,4 million d’euros, dû à un manque de logements sociaux et aussi d’habitants bénéficiaires de prestations sociales. Entre efforts et mauvaises nouvelles, pourtant la Ville continue de se désendetter en passant de 17 millions de dette en 2020 à 12 millions en 2023.
Les orientations de la Ville
« En 2024, la Ville poursuivra sa politique de transition écologique avec l’accélération de l’utilisation des énergies renouvelables et le plan d’équipement de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments de la ville, le développement des déplacements en mode doux, la nature en ville etc. » Dans d’autres domaines, la Ville va aussi poursuivre sa politique de concertation et surtout celle autour du lien social : « aide financière spécifique à l’énergie, prolongation de l’épicerie solidaire avec Lomme, poursuite du dispositif panier bio ou encore lutte contre l’isolement. ».
Cette année, « les dépenses d’investissement concerneront surtout la préservation de notre patrimoine : 3,7 millions de rénovation de charpentes, menuiseries, éclairage de construction de garages à vélos, d’aires de jeux sans oublier 800 000€ pour la réalisation d’un restaurant scolaire à l’école La Fontaine ».
Christophe Caudron, « sans polémiquer » a placé quelques commentaires. Il a surtout réagi sur les emprunts à taux variables signés dans le précédent mandat et dont les taux augmentent sensiblement. S’il s’est senti visé, il a indiqué qu’ils pourraient redescendre et commenté : « C’est à la fin de la foire que l’on compte les bouses ». Pierre-Yves Pira a une nouvelle fois profité du ROB pour fustiger l’État « se déchargeant sur les villes ». L’élu s’inquiète : « Devrons-nous supprimer des services publics ? »
Trottinettes et vélos électriques
Elles et ils fleurissent sur des places de parking ou sur des parvis et des trottoirs, les trottinettes et les vélos électriques pardi. Gilles Dumez, élu à la mobilité, a fait voter une délibération faisant payer les opérateurs privés Lime et Trier à 20€/an et par engin. Toutefois, il a aussi ouvert une boîte de Pandore, car tout le monde n’a pas le même avis, même au sein de la majorité « qui a le droit de s’exprimer librement sans que l’on touche aux indemnités », a précisé le maire non sans humour. Si Julien Boisse de Lambersart sociale, écologique et solidaire a testé les véhicules sans avoir été conquis, précisant même « avoir payé plus de 2€ pour 600 m », Vanessa Larvent de Lambersart avec vous soulignait l’intérêt d’une offre complémentaire mais ne comprenait pas le choix de trottinettes alors qu’aucune ville autour ne les a autorisées. Alain Mazereeuw de Lambersart, écouter et agir, quant à lui, a remarqué qu’il y a moins de places de stationnement. Quoi qu’il en soit, Gilles Dumez l’a promis, « nous serons vigilants quant au bon respect du stationnement des engins ». L’élu a aussi justifié leur installation « car nous n’avons pas de V’lille sur toute la ville ». Ensuite il a fait le point sur les box à vélos, qui sont de plus en plus nombreux et qui par conséquent suscitent davantage de vocations à les utiliser.
Sécurité
Pour finir, Alain Mazereeuw a posé une question sur la sécurité, s’inquiétant en substance des vols et des cambriolages et souhaitant la mise en place d’un observatoire de la sécurité. Sur ces questions, c’est le maire directement qui répond puisqu’il est en charge de cette délégation. « J’exècre la démagogie qui favorise les extrêmes. Il y a toujours eu des voleurs et des violeurs, des cambriolages et des agressions et dire l’inverse, c’est mentir» a indiqué Nicolas Bouche, et d’ajouter : « Nous sommes derrière les victimes et nous les soutenons pour qu’elles portent plainte ». Chiffre à l’appui, le maire souligne que les chiffres sont constants, que ce soit en 2018 ou en 2023, suivez mon regard, semblait-il dire aux élus. En effet, il y a entre 90 et 110 cambriolages selon les années ou encore entre 65 et 90 vols de voitures par an. Que faire ? « La sécurité est de la responsabilité de l’État qui se décharge sur les communes. A Lambersart nous développons la police municipale qui est passée de 9 agents en 2020 à 14 aujourd’hui et elle circule à pied et à vélo ». Avant de clore les débats, le maire a aussi diffusé les chiffres d’une enquête du Parisien stipulant que « Lambersart est la 53e ville la plus sûre de France sur 273 villes de plus de 20 000 habitants et même la 15e sur 373 villes dans une autre étude ».
Pour finir, le maire a rappelé que tous les chiffres liés à la délinquance sont consultables librement sur le site de la ville.