Jeudi 2 février 2023, l’assemblée de quartier Cessoie-Conquérants s’est déroulée ferme du Mont Garin. Au programme le budget, la sécurité ou encore l’avenue Becquart.

L’allée Saint-Pierre par-ci : « Serait-il possible de mettre en place un contre-sens cyclable ? » L’allée Saint-Pierre par-là : « Un passage piéton ça serait sécurisant »... Au tournant du premier quart d’heure de l’assemblée de quartier Cessoie-Conquérants, on pouvait légitimement se demander s’il ne s’agissait pas plutôt de l’assemblée des résidents de l’allée Saint-Pierre, « où l’on a constaté quatre accidents en quatre ans ». Le petit bout de la lorgnette peut-être, mais qui permet de connaître le pouls d’un quartier et celui des Conquérants bat pour la sécurité routière et les conditions de déplacement. Un sujet qui reviendra dans le fil de la soirée quand seront évoquées la traversée du Canon d’Or et l’inexistence de stations V’Lille : « La Ville en a fait la demande, mais n’a pas été exaucée », a indiqué Gilles Dumez, adjoint à la mobilité. 

Budget kézako

Après cette petite intro, l’équipe municipale a pris le parti d’expliquer, et ce sera le cas lors de toutes les assemblées de quartier, son budget 2023 de 32 millions. En l’absence, en début de soirée de Kacem Lemtiri adjoint aux finances, c’est le maire Nicolas Bouche qui s’y est collé. La petite chambrée d’habitants réunie ferme du Mont Garin a ainsi pu apprendre que depuis 23 ans, la Ville « verse annuellement 500 000€ à la MEL ». La raison ? La Loi Chevénement de 2000 sur la taxe professionnelle qui « punit » Lambersart de ne pas avoir eu d’entreprises sur son territoire. Le chiffre donne le tournis, surtout qu’en un quart de siècle, « Lambersart a créé des entreprises et continue de verser, quand Saint-André, par exemple, voit ses usines fermer et continue de toucher ». Le maire a aussi évoqué le désendettement, la dette « passant de 17,6 à 13,6 millions » ou encore la politique d’investissement de 7,8 millions rien qu’en 2023 (installation de panneaux photovoltaïques, réfection des terrains synthétiques, etc.).

C’est à ce moment qu’un habitant a posé une question : « Et la sécurité dans tout ça ? » Le maire a déroulé sa réflexion sur les caméras de surveillance « qui coûtent cher et qui ne règlent que 2 % des faits de délinquance selon une étude de la gendarmerie nationale », leur préférant une présence humaine et une police municipale à pied.

Petite chambrée à Mont Garin

Jeu de concertation

Nouveauté, à la mi-temps de l’assemblée, Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative a proposé un jeu de rôle, une sorte de « Vis ma vie d’élu ». L’idée, réfléchir par groupes sur des sujets tels que les heures d’ouverture de la piscine, les illuminations de Noël, la distribution de flyers, etc. L’intérêt ? « Cela permet de comprendre les enjeux mais aussi les contraintes de la décision municipale dans la vie de ses habitants et d’une ville » a souligné Emmanuel Magdelaine, adjoint du quartier. 

Après cet intermède, la soirée a repris des airs plus classiques. « Qu’en est-il de la famille Rom qui s’est installée sous le pont de l’Hippodrome ? ». Là aussi c’est le maire qui a répondu : « Le terrain appartient à la MEL, et c’est elle qui doit demander l’expulsion, ce qu’elle n’a pas encore fait. Mais, nous essayons de trouver une solution pour cette famille surtout qu’un bébé est né à Noël ».

Becquart s’invite

Puis, une « râlerie » est venue s’inviter. Un bon mot pour évoquer la traversée du Canon d’Or, « qui m’a pris une demi-heure aujourd’hui » a indiqué un riverain qui pour appuyer son propos aura sorti la punchline de la soirée : « Il est aujourd’hui plus facile d’acheter une maison à Lambersart que d’acheter une baguette de pain ». Le maire a expliqué : « Pour être tout à fait transparent, si aujourd’hui vous avez mis tant de temps, c’est parce que j’ai obligé l’entreprise en charge du réseau de chaleur à reboucher les trous, ce qu’elle aurait dû réaliser en décembre, car les habitants de la rue de Lille étaient importunés par le passage de véhicules sur des plaques de tôle », engendrant un bruit assourdissant. Ces travaux réalisés les 3 et 4 février ont nécessité la pose d’un feu tricolore créant des bouchons. En revanche, Emmanuel Magdelaine le répète, « cette expérimentation, c’est une chance, mais oui ça bouscule les habitudes. On verra si c’est positif ou non et on décidera à la fin.» L’élu a aussi insisté sur le fait « que cette avenue, on va la refaire pour les 30 ou 40 ans à venir », ce qui veut dire que l’on ne peut pas se tromper et qu’il « faut tenir compte des nouveaux modes de déplacement ou encore du changement climatique et de la pollution ». Gilles Dumez a aussi fait entendre ses arguments en rappelant : « L’avenue Becquart est à refaire, ses fondations ne sont pas adaptées au passage des bus et des voitures, de plus elle ne fait que 12 m de large ». « Soyons calmes et patients » a souhaité l’élu à l’information, avant de laisser la parole à l'association "Les cocottes conquérantes". Elle porte un projet de poulailler collectif, social et écologique. Le bilan dressé par les deux membres présents est très positif. Un collectif similaire pourrait se monter bientôt au Pacot-Vandracq. 

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