Le quartier Nord-Ouest a ouvert le bal des assemblées de quartier, qui s’étaleront jusqu’en juin 2025

Les sujets étaient particulièrement nombreux et d’importance au centre Eugène-Duthoit jeudi 12 décembre, ce qui a généré une réunion qui a duré deux heures et demie, mais chacun est reparti avec des réponses à ses questions. Accueillis par Chantal Cousin, adjointe du quartier, et Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative, les participants ont aussi pu identifier de nombreux élus. Après un appel à candidature pour l’Observatoire de la participation et pour la commission extra-municipale participation, Héloïse Gerber a fait le point sur le dossier de la réduction des déchets, sur lequel les habitants ont planché lors de la session précédente d’assemblées. Cela a permis de décliner un plan d’action en six axes : les encombrants, le tri durant les grands événements, les associations et les salles municipales, la participation des habitants, les agents municipaux, et quatre expérimentations de terrain. Au programme, une équipe de terrain qui effectuera de la sensibilisation, le traitement des encombrants dans un collectif de logements, un parc des Charmettes sans poubelles, et le quartier du Pacot « zéro déchets » grâce aux habitants. Un dossier à suivre.

Voiries

L’élue à la santé, Anne Ramon, a fait le point sur le déploiement des espaces sans tabac, notamment devant les écoles du quartier. Autre point d’étape, sur la rue Nadaud, qui a fait l’objet d’une requalification. Gilles Dumez, adjoint à la mobilité, a annoncé l’installation d’arceaux vélos et de points d’apport volontaires pour les nouvelles résidences. Si la rue est équipée de barrières pour être fermée aux horaires d’entrée et de sortie de l’école Pasteur, il reste à concerter le cabinet médical pour pouvoir mettre en œuvre le dispositif. Les plantations feront l’objet d’un chantier participatif. Pour les autres travaux de voirie en cours, rue Eugène-Descamps, après la trêve des fêtes, le chantier s’attaquera à la portion entre l’avenue de Viersen et la rue de Madrid.

Les sujets immobiliers sont ensuite arrivés à l’ordre du jour. Nicolas Burlion, élu à l’urbanisme, et Bertin Lembrez, élu au logement, ont annoncé la livraison de la résidence Dreyfus-Weill de 12 logements en janvier prochain et celle du projet Terra Verde (75 logements) sur le site Masschelein en septembre 2025. Des habitants s’inquiétant de la pollution sonore de la rocade pour ce site, M.Burlion a précisé que la réglementation pour l’acoustique était « drastique » et qu’un mur anti-bruit serait construit par le promoteur.

Un écoquartier exigeant

Le point d’étape sur le projet « ex-BDN » a ensuite suscité de nombreuses questions. Le permis d’aménager va être déposé et la déconstruction des bâtiments restants interviendra dès la fin du référé préventif. Une personne a déploré que le projet soit passé de 500 à 575 appartements (hors résidence étudiante), Nicolas Burlion a expliqué que la surface plancher n’a pas changé : les logements supplémentaires sont la conséquence de la diminution de la surface dédiée aux activités économiques.

Une habitante a demandé des informations sur la pollution du site. L’élu à l’urbanisme a précisé que les études étaient faites et jointes au permis d’aménager, elles ne pourront être communiquées que lorsque le permis sera délivré. En tous les cas, « la pollution existante sera retirée », « par mesure de précaution, il n’est pas prévu de planter des arbres fruitiers sur le site », et le stationnement ne sera quasiment pas souterrain pour ne pas risquer d’impacter la nappe phréatique. Les élus ont souligné que le projet serait un écoquartier labellisé, dont le niveau d’exigence n’est atteint aujourd’hui que dans 18 écoquartiers en France. Un participant a demandé un « suivi attentif de la politique de peuplement » de cet ensemble « qui va changer la face du quartier ».

Circulation et chauffage urbain

Un autre s’est inquiété du stationnement qui pourrait déborder aux abords. La possibilité d’une zone bleue a été évoquée. De plus, comme l’a expliqué Nicolas Burlion, la demande a été faite aux bailleurs sociaux pour qu’ils proposent des parkings à loyer nul ou très modéré, afin d’inciter les nouveaux locataires à les prendre. Une meilleure desserte en bus a été réclamée vers les autres quartiers de Lambersart. Gilles Dumez a ensuite présenté des données très détaillées sur la circulation existante dans le quartier, particulièrement dense rue Eugène-Descamps, et sur l’impact estimé du projet immobilier sur cette circulation, notamment aux heures de pointe.

Nicolas Burlion a enchaîné sur l’extension à venir du réseau de chauffage urbain, aujourd’hui étendu sur le Pacot, le Bourg, et le Canon d’Or, vers le quartier Nord-Ouest, grâce au choix d’implanter une nouvelle chaufferie biomasse dans le projet ex-BDN. En plus de ce site, les écoles et salles municipales du quartier seront reliées au chauffage urbain. La demande a été faite à la MEL d’examiner la possibilité de relier les habitations des particuliers, car l’avantage est un coût moindre. Côté énergie, l’installation d’une borne de recharge de véhicules électriques sur le parking de la rue de Lompret, en février, a aussi été annoncée. Le cadre de vie de la rue Braille n’a pas été oublié : il est prévu de déplacer le caniparc qui bloque l’accès au jardin partagé, de créer un carport à vélos, et de changer les jeux pour enfants.

A l’heure des questions réponses, deux sujets se sont distingués : l’installation en novembre d’une antenne relais à proximité de la plaine du Cosec, qui a désagréablement surpris de nombreux riverains, et l’éclairage nocturne en lien avec la sécurité.

La nouvelle antenne-relais

Sur le sujet de l’antenne relais, qui est sur le site de la déchetterie verte, Nicolas Burlion a précisé qu’il n’est pas de la compétence du maire de juger de l’intérêt d’une antenne relais ou pas dans un secteur, et que le choix de l’emplacement précis est défini par l’opérateur dans le respect de certaines règles. Et concernant le danger des ondes, les études rapportent qu’il n’y a pas de nocivité prouvée des antennes relais, ce qui n’est pas le cas du téléphone portable utilisé à proximité du cerveau. Le maire, Nicolas Bouche, a renchéri en expliquant que « la téléphonie mobile » était « devenue un service public » et que « la loi déroule le tapis rouge aux opérateurs ». « Le maire peut refuser l’installation d’antennes relais pour faire de la communication mais il perd quand l’opérateur va au tribunal administratif ». Il a cependant regretté que la communication ait été défaillante de la part de la Ville sur ce sujet, « c’est une erreur de notre part ». A noter la proposition d’entourer le pylône par des arbres.

Sécurité et éclairage

Un habitant ayant regretté le manque d’éclairage public qui pourrait entraîner des accidents, Nicolas Bouche a précisé qu’il n’y avait pas eu d’accident en lien avec un manque de luminosité à Lambersart, et a surtout rappelé les raisons de l’extinction de l’éclairage public entre 1h et 5h du matin : écologiques d’abord, économiques par ricochet. Il a rejeté l’idée d’un éclairage public sur détection de présence, au coût jugé prohibitif au regard des finances municipales.

Il a aussi abordé le sujet des caméras de vidéosurveillance, rappelant qu’« elles n’impressionnent pas les délinquants, qui mettent une capuche ». De plus, « la plupart sont obsolètes ». « Il faudrait des caméras de dernière génération et reliées à un centre de surveillance » (CSU) en direct. Et de préciser : « Lambersart va dire son intérêt pour le projet de CSU métropolitain à la MEL. Et on verra si on peut réacquérir des caméras, selon le coût ». C’est sur ce sujet que s’est terminée la première assemblée de quartier