La 3e assemblée de quartier était celle du Pacot-Vandracq, jeudi 23 mars. Au programme, sans surprise, le parc Borloo, les déchets, mais aussi la nouveauté du moment, le conseil citoyen.

Après l’accueil par Chantal Cousin, adjointe à la culture et adjointe du quartier, Héloise Gerber, adjointe à la démocratie participative, a commencé par le suivi des demandes et des questionnements de la précédente assemblée de quartier. « Il y avait eu trois constats pour le parc Borloo : la difficile cohabitation de différents usages, la demande de lieux de convivialité, et la question du manque d’ombre ». Elle a signalé que des boulodromes étaient en cours d’installation, et qu’en avril d’autres équipements vont arriver : table de ping pong, équipements de sport en plein air. Pour faire de l’ombre, des arbres seront plantés mais cela prendra plusieurs années. « Sur le vivre ensemble dans le parc, a continué l’élue, l’idée est d’afficher les règles clairement. On va dire ce qui est possible de faire : respecter les lieux, les autres et le voisinage, faire du vélo et de la trottinette jusqu’à 12 ans, et promener son chien tenu en laisse en ramassant évidemment les crottes de chien, comme dans toute la ville. » Guillaume Lekieffre, adjoint à la propreté, a ajouté :« Il existe plus de 90 distributeurs de sacs canins qui sont toujours alimentés. »

Chiens et déchets

Sans surprise un débat s’est engagé sur le problème des chiens. Pour une habitante, « on a dit qu’on se laissait un an de réflexion pour les chiens, un an après, c’est encore pire : les chiens ne sont pas attachés, viennent sur les espaces de jeux, les agents ou nous on se fait insulter... » Dans la même optique, plusieurs personnes auraient préféré que le parc soit interdit aux chiens. Mais pour Héloïse Gerber, la volonté est que « les règles soient les mêmes dans tous les parcs de la ville ». Nicolas Bouche, maire, a alors pris la parole pour assumer : « C’est moi qui suis responsable de la sécurité. Dans les semaines qui viennent, je vais demander à la police municipale de verbaliser les chiens qui divaguent sans laisse parc Borloo, je ne l’avais pas demandé encore. Ils vont passer. » Et quand une habitante a proposé de clôturer les espaces de jeux, l’élue à la démocratie participative, a expliqué ne pas « vouloir imposer des contraintes aux enfants. C’est un lieu de liberté ». Elle a aussi rappelé l’existence d’un caniparc.

Sur le sujet des bornes d’apport volontaires et la gestion des poubelles au pied des immeubles, mais aussi des dépôt d’encombrants sur la voie publique, déjà dénoncé lors de la précédente assemblée, Benjamin Boquet, directeur en charge de l’urbanisme et du logement, a reconnu : « La situation est désastreuse. Nous travaillons avec Vilogia et la MEL pour trouver des solutions. On va voir ce qui pose problème : on a entendu parler de l’éloignement des déchetteries, de la saleté des ouvertures des bornes d’apport volontaire, des situations de blocage des bornes… » Il a aussi évoqué la « proposition citoyenne de l’association ça urge, avec laquelle on va reprendre de A à Z la question de la gestion des déchets et du respect de la règle ». François Schmitt, président de l’association, a complété : « Il y a aussi un enjeu à réduire notre volume des déchets. Ce sera aussi l’objet de notre intervention dans la deuxième partie de l’année 2023. »

Choix budgétaires

Comme dans toutes les assemblées de quartier de cette année, un temps était dédié à l’explication des choix budgétaires par Kacem Lemtiri, adjoint aux finances. Il a présenté les grands chiffres du budget de Lambersart, « une ville qui n’est pas riche ». Il a dit les interrogations sur les dotations de l’État, la volonté de désendettement de l’équipe municipale sans pour autant augmenter les impôts, la charge en augmentation de l’énergie, et donc la nécessité d’efforts de gestion, de recherche de subventions, de réactualisation des tarifs municipaux…Pour autant, la Ville va investir, soit pour améliorer le patrimoine communal, soit pour réduire les coûts d’énergie. L’élu a donné l’exemple de l’augmentation considérable en quelques mois du coût de réfection d’un terrain synthétique pour montrer la difficulté de la tâche de l’équipe municipale.

Une habitante s’est inquiétée de l’augmentation chaque année du montant de sa taxe foncière. Le maire a expliqué que le taux de la taxe foncière n’a pas augmenté depuis quelques années, mais ce taux est appliqué sur une base, « et cette base c’est l’État qui la décide et elle augmente chaque année. Cette année, ce que vous allez payer va augmenter de 7,1 % », a-t-il annoncé. Autre question d’un habitant : « Y a t-il un budget prévu pour la rénovation du city stade ? » Héloïse Gerber a expliqué : « Il a été dégradé volontairement par des enfants, et nous allons nous retourner vers les parents pour le coût de la réparation. Après le passage des experts, il sera mis en sécurité puis réparé»

Ensuite, c’était le deuxième moment prévu dans chaque assemblée de quartier : se mettre dans la peau d’un élu face à des choix concrets, par petits groupes : les créneaux de la piscine, le maintien des illuminations de Noël... Dans le premier cas, les groupes ont souhaité répondre aux besoins des habitants, dans le deuxième cas, ils ont tenu compte des critères financiers et écologiques.

L’actualité du quartier

Enfin, on est passé à l’actualité du quartier avec les travaux de réhabilitation thermique des 4 tours. Comme l’a expliqué Pierre Bertin, adjoint à l’action sociale, Vilogia, le bailleur, espère terminer les travaux d’ici la fin d’année, de manière échelonnée bien sûr. Il a souhaité insister sur l’amélioration de la communication : d’une communication insuffisante et houleuse sur les travaux, on est passé grâce à l’action de la ville à des échanges plus sereins. Il y a eu notamment la mise en place d’ambassadeurs des locataires auprès de Vilogia car les travaux intérieurs impactent beaucoup le quotidien des locataires. « Tout n’est pas parfait mais les difficultés remontent plus systématiquement. Nous sommes à l’écoute », a-t-il assuré.

Pour terminer, après l’annonce des événements dans le quartier au printemps-été, quelques habitantes ont lancé l’idée d’un poulailler collectif rue Pierre-Corneille. D’autres ont rappelé l’existence d’un composteur collectif dans le jardin partagé du Pacot.

Le conseil citoyen est constitué

Une nouveauté propre au quartier du Pacot-Vandracq, c’est le conseil citoyen. Comme l’a rappelé Héloïse Gerber, « c’est une obligation légale dans le cadre de la Loi de cohésion urbaine, il permettra dans un quartier rénové de mieux vivre ensemble, des citoyens y proposeront des actions et entraîneront d’autres habitants, ils réfléchiront comment co-construire des projets avec la Ville ». Précisions : « Composé d’un collège de citoyens et d’un collège d’acteurs locaux, il est initié par la Ville et fonctionnera ensuite de manière autonome ».

La réunion publique a été l’occasion pour une bonne partie des membres, la plupart volontaires mais aussi 4 tirés au sort, de se présenter et d’expliquer leurs motivations. Ainsi, Lucas, surpris d’avoir été tiré au sort, s’est pris au jeu eta expliqué : « Ce qui m’intéresse est de représenter la voix des jeunes et la vie du Pacot me tient à coeur ». Karine, assistante médicale, représente le milieu médical du quartier. Yves souhaite représenter les personnes en situation de handicap et améliorer les déplacements dans le quartier. Thibault, récemment nordiste, souhaite « accompagner l’évolution du quartier. », tout comme Arsène veut aussi apporter sa pierre dans la construction du quartier. Dominique, du club de prévention, souhaite porter la parole des habitants à son niveau. François souhaite que le quartier rompe son isolement avec le reste de la ville. David a connu les évolutions et souhaite améliorer le cadre de vie et la solidarité tandis que Nicolas, qui « a connu un quartier vivant », déplore s’ennuyer aujourd’hui, « il faut qu’il revive ». Valérie, assistante maternelle, souhaite travailler sur l’amélioration du quartier pour les enfants… Pour Sonia Loquin, présidente du centre social, « tous les habitants du quartier peuvent apporter un enrichissement mais il faut aller les chercher. »

Le samedi matin, lors du 2e temps de l’assemblée de quartier à Hop’n Work, les conseillers étaient invités à une première réunion de travail, sur leurs priorités d’action et le mode de fonctionnement du conseil citoyen. Il ressort une demande de végétalisation, de mobilier urbain, de propreté, d’animation et de vie de quartier, de lien avec le Bourg, de meilleure visibilité du Pôle animation… Quant au fonctionnement, les conseillers imaginent se réunir plus souvent au début, puis se répartir par ateliers thématiques, mais aussi aller à la rencontre des habitants régulièrement lors de manifestations. Ils envisagent d’évoluer vers la constitution en association.