Lancé en 2021, l’accueil des tout-petits porteurs de handicap est un projet fort porté par la Ville et les structures associatives

« La Ville a une volonté forte de travailler sur le handicap ». Pour Anne Ramon, conseillère municipale au handicap et à la santé, cela se traduit en trois axes :
« l’accessibilité universelle, la sensibilisation et la communication autour du handicap et le troisième et dernier axe, l’accompagnement de l’enfant dès le plus jeune âge ».
Sur ce troisième axe de travail, l’accueil des enfants porteurs de handicap sur tous les temps de socialisation est porté par le service petite enfance. « Nous comptons aujourd’hui 128 familles bénéficiaires de l'AEEH, soit autant de familles qui pourraient faire appel aux services municipaux de la petite enfance, loisirs
enfance et aux garderies périscolaires
» indique Christelle Lecourt, responsable petite enfance, qui travaille sur la question de l’inclusion avec Valérie Beaufils, en charge du PEDT (Projet Educatif Territorial).
Quand on parle d’accompagnement, au-delà d’accueillir, « il faut placer l’enfant comme acteur de son parcours, de son âge et de ses capacités » précise Christelle
Lecourt, ajoutant « qu’un accueil de qualité passe par un accompagnement pédagogique, la formation des professionnels et une écoute particulière pour une bonne
orientation des parents.
»Parents vous n’êtes pas seuls !
La ville a donc mis en place un PAI (Projet d’Accueil Individualisé) précisant les adaptations à apporter à la vie de l’enfant ou de l’adolescent en collectivité. « Le Pôle Ressource Handicap nous accompagne pour aménager une structure et trouver une organisation quotidienne pour l’enfant ».

En 2022, le service petite enfance et enfance a compté 1076 heures d’accompagnement individuel. Concrètement, cela s’est traduit par exemple par des séances de motricité libre à la bougeothèque, l’accompagnement de familles dans le diagnostic et le quotidien, sans oublier les accompagnements réalisés dans les crèches (voir ci-dessous) mais aussi chez les assistantes maternelles et dans les structures d’accueil péri et extra-scolaires.

Autre structure municipale très investie sur la question, le Café des Parents, « où les enfants ont toute leur place et pour lesquels des ateliers spécifiques avec des intervenants choisis ont proposé des éveils à la musique, au yoga. Des ateliers ont aussi été mis en place pour les parents ».

La Ville ne fait pas tout, toute seule, elle s’appuie sur le domaine associatif, mais chacun avance collectivement avec des partenaires précieux comme le Pôle Ressource Handicap, mais aussi le Centre régional de formation de la petite enfance ou la Caf, qui accompagne financièrement cette démarche.

Ce vaste projet d’accompagnement lancé en 2021 s’étoffe d’année en année, comme en atteste la création de la commission extra-municipale sur le handicap qui permet de faire le point régulièrement sur la situation. Et si tout n’est pas parfait, car il y a des handicaps spécifiques demandant des soins appropriés, Christelle Lecourt souhaite que le message soit entendu : « Vous êtes parents, vous n’êtes pas seuls, venez à notre rencontre, nous réfléchirons ensemble à des propositions d’accueil. »

« C’est dans nos missions d’accueillir tous les enfants »

Vanina Brassard est la responsable du multi-accueil Les Petits Princes. Infirmière puéricultrice, elle témoigne de l’expérience de sa structure en matière d’accueil des jeunes enfants de 0 à 3 ans porteurs de handicap. Pour cette professionnelle, « cela fait partie de nos missions d’accueillir tous les enfants », même si ce n’est pas toujours facile : « Il n’existe pas d’équivalent AESH (Accompagnement des Elèves en Situation de Handicap) comme en milieu scolaire ».

Dans la mesure du possible, les enfants accueillis « sont amenés à faire les mêmes activités que tous les autres, mais adaptées en fonction de leurs compétences et en cohérence avec leur capacité ». L’équipe des Petits Princes travaille avec les professionnels qui suivent les enfants : « les kinés ou ergothérapeutes peuvent venir dans la structure prodiguer les soins ».
Une aide précieuse : « Ils nous guident vers les activités à privilégier ». Néanmoins, la bonne volonté ne suffit pas, raison pour laquelle « notre projet 2023 est axé sur al’mélioration des moyens mis à disposition des équipes, comme la formation par exemple ». En cela, la structure travaille en partenariat avec la Caf, la Ville de Lambersart, le Pôle ressource handicap, CAMSP ou encore le SESSAD T21, car pour se donner les moyens, il faut aussi trouver des financements, une aventure de longue haleine.