Avenue Becquart, centres de loisirs, navette du CCAS, maison de la participation : plusieurs expérimentations sont en cours et c’est nouveau à Lambersart. Retrouvez les explications d’Héloïse Gerber, adjointe à la démocratie participative.

Pourquoi expérimenter ?
L’expérimentation est partie intégrante de la participation. Si on considère que la démocratie participative doit permettre que la gestion de la Ville soit plus collective, expérimenter permet d’associer les habitants à la transformation de la Ville. À côté de la concertation ou de la co-construction de projets, l’expérimentation permet de tester grandeur nature une idée, de la confronter à l’usage. Pour les projets portés par l’équipe municipale, expérimenter les propositions travaillées par les techniciens avant la prise de décision des élus, c’est permettre aux usagers de donner un avis et donc d’éclairer la décision et de prendre en compte toutes les dimensions d’un sujet.
D’autre part, la participation, c’est favoriser la prise d’initiative des habitants et créer les conditions pour qu’ils soient force de propositions et puisent agir. Expérimenter permet, alors, aux habitants de tester, d’essayer des choses nouvelles.

Qu’est-ce qu’expérimenter concrètement ?
Expérimenter à l’échelle d’une ville, cela peut donc prendre deux formes. C’est proposer de modifier un peu un fonctionnement ou de tester un nouveau projet. Sur un temps donné, on observe les effets que produisent ces modifications, on évalue si c’est satisfaisant ou pas, si cela répond aux objectifs ou non. Pendant la phase d’expérimentation, les citoyens sont invités à donner leur avis. C’est ce que l’on fait en ce moment pour l’avenue Becquart et la circulation au Canon d’Or. Les habitants donnent leur avis par le biais de questionnaires ou par mail sur une adresse dédiée au projet. La concertation, dans le cadre de ce projet, se fait également au sein du comité de suivi.
Lors des réunions de ce comité, les observations de chacun sont remontées et discutées, on prend le temps d’écouter les avis motivés des uns et des autres. Le comité de suivi propose également des évolutions. Pour la navette du CCAS qui est expérimentée pendant 6 mois, un nouveau fonctionnement et des nouvelles utilisations sont proposés. En fonction des usages, on ajuste le règlement d’utilisation pour que ce service remplisse les objectifs fixés.
La deuxième forme, c’est d’autoriser et de créer les conditions pour que les habitants soient force de propositions, c’est leur laisser des possibilités de changer la ville.
Ainsi, avec l’investissement de groupes d’habitants, on a testé les rues scolaires, on explore l’aménagement du terrain de l’avenue Debuire-du-Buc.
Ces expérimentations permettent ainsi de créer du lien social et de penser collectivement la ville. Evidemment, on ne peut pas expérimenter sur tous les sujets, il y a des sujets régaliens.

Et si on se trompe ?
On essaie et au pire… ça marche ! La nouveauté, oui, c’est qu’on a le droit de se tromper, même les élus et les experts ! Par exemple, pour l’avenue Becquart, les propositions techniques de la première phase répondaient aux objectifs définis au départ : sécurisation des déplacements, diminution de la circulation de transit, rééquilibrer la place pour chaque mode de déplacement. Il y a davantage de trafic dans d’autres rues.
On essaie de rectifier ces effets dans la phase 2. Pour autant, ce qui se mettra en place définitivement, ce ne sera peut-être ni la phase 1 ni la phase 2 mais une 3e voie !
Car on aura pu observer ce qui a fonctionné dans chaque phase avant de prendre une décision. Pour les centres de loisirs, il a été proposé de remplacer les centres par quartiers par des centres thématiques.
Il s’agit d’essayer de mieux répondre aux besoins des enfants et des familles aujourd’hui. On a testé ce format sur deux périodes de vacances. Un bilan qualitatif et quantitatif sera fait et une décision sera prise.

Que répondez-vous à ceux qui estiment que cela prend plus de temps ?
Tout cela prend certes plus de temps que si l’on fonctionnait en décidant tout d’en haut et d’un seul coup. Mais ce temps n’est pas perdu, c’est un temps d’échanges entre usagers et techniciens pris pour que le service public réponde aux attentes. Expérimenter, c’est aussi un fonctionnement différent pour les services municipaux !
Il y a un enjeu démocratique à expérimenter. L’expérimentation permet de faire évoluer les rapports entre les élus, l’administration et les administrés. Ainsi, s’agissant de la maison participative, on permet de tester des usages de ce lieu, on laisse les habitants proposer des actions. C’est un projet de cogestion. Ce sont les expérimentations qui vont déterminer le fonctionnement de ce lieu. On verra ce que ça donne et le temps que cela prend.